81ème Mostra Internazionale d’Arte Cinematografica – Biennale Cinema (Venise, Italie)
– du 28 août au 07 septembre 2024 –

Mostra 2024 - 2Pour sa 81ème édition, la Mostra de Venise mise sur les talents locaux, avec une forte proportion de films transalpins en sélection. Plusieurs cinéastes italiens seront en course pour le Lion d’Or : Gianni Amelio (Campo di battaglia), Maura Delpero (Vermiglio),  Giulia Louise Steigerwalt (Diva Futura), Fabio Grassadonia, Antonio Piazza (Iddo) et Luca Guadagnino (Queer, avec Daniel Craig). Et ils seront aussi bien représentés hors compétition, avec Pupi Avati (L’Orto Americano), Francesca Comencini (Il  tempo che ci vuole), Marco Bellochio (Se posso permettermi chapter II), Alice Rohrwacher (Allégorie citadine, coréalisé par JR), Massimo d’Anolfi et Martina Parenti (Bestiari, Erbari, Lapidari), Sergio Rubini (Leopardi il poeta dell’infinito).
Les sélectionneurs semblent aussi avoir misé sur des cinéastes un peu moins connus du grand public. Par exemple les français Zoran Boukherma et Ludovic Boukherma (Leurs enfants après eux), le norvégien Dag Johan Haugerud (Kjaerlighet), la géorgienne Dea Kulumbegashvili (April), l’argentin Luis Ortega (Kill the jockey), la néerlandaise Halina Reijn (Baby, avec Nicole Kidman en vedette) ou le chinois Yeo Siew Hua (Stranger eyes).

Evidemment, quelques grands noms du septième art seront aussi en lice pour un prix au palmarès. Pedro Almodovar, trois ans après avoir conquis le Lido avec Madres Paralelas revient proposer The Room next door, avec un duo prometteur : Julianne Moore et Tilda Swinton. Todd Philipps, lauréat du Lion d’Or pour Joker, tentera la passe de deux avec Joker : folie à deux, où Joaquin Phoenix s’acoquine avec Lady Gaga en Harley Quinn.
Brady Corbett, l’un des habitués de la Mostra, présentera The Brutalist, un drame historique avec Adrian Brody, Felicity Jones, Guy Pearce et Isaach de Bankolé. Autre fidèle du Lido, Pablo Larrain continue dans le biopic, signant celui de Maria Callas (Maria), avec Angelina Jolie dans le rôle-titre. Wang Bing, de son côté, livrera Homecoming le troisième volet de la trilogie Jeunesse démarrée à Cannes avec Le printemps et continuée à Locarno avec (on espère que ce sera plus calme côté machines à coudre, mais à lire le résumé, pas sûr…).
Athina Rachel Tsangari avait signé Attenberg qui avait valu à Ariane Labed une coupe Volpi de la meilleure actrice à la Mostra en 2010. Depuis, elle était restée assez discrète. Elle revient en compétition avec Harvest, mettant Caleb Landry Jones en vedette.
Parmi les autres cinéastes connus : Walter Salles (Ainda estou aqui), Emmanuel Mouret (Trois amies, avec Camille Cottin, Sara Forestier et India Hair), Justin Kurzel (The Order, avec Jude Law), Delphine et Muriel Coulin (Jouer avec le feu, avec Vincent Lindon).

Hors compétition, du beau monde également. Cela commencera dès l’ouverture avec Beetlejuice Beetlejuice de Tim Burton Tim Burton, suite du film où un démon malicieux incarné par Michael Keaton terrorisait la famille de la jeune Winona Ryder. Ici, l’héroïne a pris de l’âge – et nous aussi, du coup… – et est la mère d’une ado rebelle incarnée par Jenna Ortega. Bien évidemment, elle ne résistera pas à l’envie de reconvoquer le facétieux Beetlejuice – et nous aussi du coup, puisqu’on a écrit trois fois son nom… Aïe…
En guise de punition, on aura droit à Baby Invasion de Harmony Korine. Encore un truc expérimental à la Aggro Dr1ft… En séance de minuit, ce sera sans nous…
On irait plutôt voir le nouveau Kiyoshi Kurosawa, Clouds , ou Wolfs, de Jon Watts, avec le duo George Clooney/Brad Pitt. Ou, pourquoi pas, Finalement, de Claude Lelouch, à qui sera remis un trophée d’honneur (Prix Cartier Glory to the filmmaker).
Takeshi Kitano fera court avec Broken rage, oeuvre de 62 minutes. Une bonne chose, car la durée des autres films fait un peu peur : Lav Diaz, avec Phantosmia, annonce une longueur de 4h05 (normal, pour lui… presque un court-métrage), Fabrice du Weltz propose Maldoror, un thriller de 2h35, et Kevin Costner continue sa saga Horiz(zzzz)on avec le chapitre 2, annoncé à 2h44.
Le festival propose aussi quelques films documentaires ou de non-fictions, comme Why war  d’Amos Gitaï, 2073 d’Asif Kapadia, Separated d’Errol Morris…

Dans la section Orizzonti , on guettera les nouveaux films de Scandar Copti (Happy Holidays), Dani Rosenberg (Of dogs and men), Alex Ross Perry (Pavements) et surtout celui de Carine Tardieu (L’Attachement). Et on restera à l’écoute des échos concernant d’éventuelles pépites qui pourraient se cacher, comme d’habitude, dans cette section parallèle officielle de la Mostra.
On retrouvera également les autres sections parallèles de la manifestation, les Giornate degli Autori, équivalent italien de la Quinzaine des Cinéastes, avec notamment au programme Sanatorium under the sign of the hourglass, le nouveau film des frères Quay, et la Settimana della Critica, qui, en ouverture, proposera Planète B, thriller de science-fiction d’Aude-Léa Rapin, avec Adèle Exarchopoulos en vedette.
Les festivaliers retrouveront également leurs rendez-vous habituels : La Biennale College, Miu-Miu Women’s tales, la sélection Classici, qui propose des films restaurés et des documentaires sur le cinéma, sans oublier la désormais incontournable section Venice immersive, qui propose des films et des expériences en VR, avec souvent de petits bijoux de cinéma immersif.

Voilà de quoi satisfaire les cinéphiles du monde entier, venus sur la lagune découvrir le programme 2024, que l’on espère aussi belle et colorée que l’affiche officielle, Un Elefante in Laguna,signée encore une fois par l’excellent Lorenzo Mattotti.

Plus de détails : La Biennale

Crédits photos : Lorenzo Mattotti – La Biennale Cinema – image fournie par La Biennale di Venezia

SHARE
Previous article[Cannes 2024] Jour 12 : Continuer à alimenter la flamme
Next article[Venise 2024] “Beetlejuice Beetlejuice” de Tim Burton
Rédacteur en chef de Angle[s] de vue, Boustoune est un cinéphile passionné qui fréquente assidument les salles obscures et les festivals depuis plus de vingt ans (rhôô, le vieux...) Il aime tous les genres cinématographiques, mais il a un faible pour le cinéma alternatif, riche et complexe. Autant dire que les oeuvres de David Lynch ou de Peter Greenaway le mettent littéralement en transe, ce qui le fait passer pour un doux dingue vaguement masochiste auprès des gens dit « normaux »… Ah, et il possède aussi un humour assez particulier, ironique et porté sur, aux choix, le calembour foireux ou le bon mot de génie…

1 COMMENT

LEAVE A REPLY