Le Chien est le meilleur ami de l’Homme.
Quelle affligeante banalité, me direz-vous, que cette phrase dite, redite, répétée et rabâchée jusqu’à plus soif. Pour autant, connait-on plus dévoué, loyal et fidèle compagnon ?
Et lorsqu’un tel compagnon vous quitte, que reste-t-il hormis la douleur, la peine et le vide ? Les souvenirs ?
Oh, que oui, des souvenirs, il nous en reste à la pelle, car une telle présence nous marque bien plus profondément qu’on ne le croit ; chaque lieu, chaque chose, chaque instant nous rappelle inévitablement cet être tant aimé… et si aimant.
Ces souvenirs, afin de ne jamais les oublier, François Schuiten les a dessinés, tout simplement.
A peine Jim, son Flat-Coated Retriever, avait-il rendu l’âme, que l’auteur saisi sa plume et fit de son encre ce sang qui fera vivre encore et toujours cet être si cher. Pour lutter contre la mort, il illustre alors des morceaux de vie : avec émotion et tendresse, maestria et virtuosité, il revient sur leurs longues balades, à quel point elles furent aussi bénéfiques pour lui qu’elles furent joyeuses pour Jim, même lorsque la météo n’y était pas ; il se remémore ces doux moments où, juste avant que son réveil ne sonne, Jim grimpait sur son lit pour se coller amoureusement à lui ; il se rappelle également comment Jim savait aussi charmer ses amis, ses collègues, comment une séance de travail en sa présence devenait systématiquement plus douce et légère…
Ne jamais oublier la légèreté, la douceur, le bonheur, la joie, la complicité, l’amour qu’impliquait sa simple présence, pour endiguer la tristesse qui découle de son absence : y a-t-il plus belle manière de faire son deuil ?
Un dessin pour un souvenir, des dessins pour se souvenir, une vie dans ses souvenirs…
Jim, de François Schuiten (Ed. Rue de Sèvres)