Elle a débarqué timidement sur la scène de l’Alhambra avec sa silhouette menue, son air de petite fille sage et sa petite voix fluette façon Daphné ou Emilie Simon… Juste équipée de sa guitare sèche, la franco-lituanienne GiedRé est venue, seule face au public, assurer la première partie du concert Oldelaf, ce vendredi 10 décembre 2010.
A la voir, si blonde, si douce, on s’attendait à entendre des berceuses pour enfants et quelques chansons d’amour.
Mais, c’est bien connu, les apparences sont trompeuses.
La jolie demoiselle verse plutôt dans l’humour noir. Elle signe des chansons à textes décapantes sur des sujets qui dérangent, s’affranchissant joyeusement des convenances et du politiquement correct.
Du trash qui tache à ne pas mettre entre toutes les oreilles…
Sa version très personnelle de la Belle au bois dormant, par exemple, n’est pas franchement pour les enfants. Ici, le bois en question est celui de Boulogne et le prince charmant se fait sodomiser par la belle, qui se révèle être un travelo brésilien prostitué…
De toute façon, GiedRé n’a pas l’air d’aimer beaucoup les enfants. Dans une autre chanson, elle énumère les différentes façons de faire disparaître les mioches indésirables. “On peut les étouffer, on peut les noyer, on peut les brûler, on peut les congeler, (…) on peut les jeter contre un mur, on peut les mettre aux ordures (…) on peut les dépecer pour sauver les grands les grands brûlés…etc” avant de faire l’apologie de la contraception et des pratiques sexuelles alternatives.
C’est pas très joli-joli, d’accord, mais est-ce que le monde est joli, hein ? Comme elle l’affirme, toujours en chantant : “Je ne suis pas méchante, c’est le monde qui est pourri, si le monde était moins violent, je le serais aussi”.
Ce n’est pas de sa faute si elle ne voit que le mauvais côté des choses… C’est peut être parce que les hommes ne l’aiment qu’à l’envers, en lui faisant “toujours l’amour par derrière”. Ou parce que même son prince charmant a des côtés dégueus (“tu baves quand tu dors”)…
Et puis c’est quand même bien d’avoir une chanteuse qui aborde les choses sans tabous. On n’est pas dans le monde des Bisounours. Pas tout le monde il est pas beau pas tout le monde il est gentil… Il faut bien que les enfants apprennent un jour qu’ils n’ont pas été apportés par une cigogne et que s’ils sont nés, c’est plutôt grâce à “une capote trouée ou le refus de leur mère de faire ça par derrière…”.
Et si elle ne posait pas des questions aussi pertinentes que “les aveugles éteignent-ils la lumière pour faire l’amour dans le noir ?” ou “les manchots ont-ils une réduction s’ils n’achètent qu’un seul gant ?”, qui les poserait, hein?
Si vous n’êtes pas allergiques à l’humour noir et aux allusions salaces, découvrez d’urgence cet ersatz francophone de Phoebe Buffay à la langue bien pendue et aux textes impertinents.
Evidemment, le plaisir éprouvé à l’écoute des ballades de la belle chanteuse est un plaisir coupable. Mais Dieu que c’est bon !
Ses sites :
Page MySpace
Page Facebook
Ses prochains concerts :
15/12/2010 aux Parisiennes (Paris)
26/01/2011 au Sentier des Halles (Paris)
Pingback: La Musik–à-brac
nous a pas du tout aimé cette « demoiselle ».
on connaissait pas ses textes et on a voulu écouter son concert sur une péniche (on se balladait avec les enfants)on nous a laissé rentré et payé. elle nous a presque désigné du doigt lorsqu elle est entré en scène et on s’est vite rendu compte qu’on était pas les bienvenus(par contre nos 16 euros pour entrer oui!) bref 5 min de concert, sale ambiance pour nous et nos enfants! ce que nous avons pu entendre des textes, bof sans plus même si nous avions été sans les enfants!