– En falsh, de Oz & Sanchez –

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A la cité, dans le hall de l’immeuble, on trouve des gars qui zonent en mangeant leur grec, des gars qui fument le bédo, d’autres gars qui dealent du shit histoire de se faire un peu thune pour se payer un grec. Le gars qui deale, c’est pas forcément un mauvais gars, il essaye juste survivre avec les moyens du bord. Un peu plus haut, dans l’immeuble, on trouve le gars qui fournit les dealers d’en bas. Le gars, c’est pas un con, il fait des études et gère son business comme on gère une petite entreprise. En tout cas, il gère mieux le business que son frangin qui s’est retrouvé en taule pour avoir tabassé le boss du clan adverse, ou cet autre frangin, encore, qui ne réalise pas les risques qu’il encoure en préférant dealer de la drogue dure pour quelques billets de plus. Devant l’immeuble, on ne trouve plus trop de policiers, l’élu local décidant de placer son budget sur des projets un peu plus reluisants pour son image. Par contre, devant l’immeuble, on trouve cette députée qui prendrait bien la place de l’élu local, et qui n’hésite pas à venir sur le terrain pour rencontrer les gens qui y vivent. Les gens qui y vivent, eux, ne savent pas trop quoi penser de cette députée : réellement concernée ou totalement opportuniste ? Et au niveau de la légalisation des drogues douces, elle en pense quoi, cette députée ? Parce que bon, faudrait voir à pas trop empiéter sur le business !

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Dans ce premier tome de En falsh, les auteurs posent les bases d’une saga en cinq tomes qui – au travers de ces nombreux destins croisés – se voudra le témoin de la dure réalité tant humaine que sociale sévissant dans les cités. Un témoignage ne s’encombrant pas de fioritures, employant les expressions et vocabulaire parfois crus et violents des jeunes de banlieue, et choisissant une approche visuelle dure et glaciale, au trait hyper-précis et tranchant posé sur une coloration numérique en noir et blanc lisse et glaciale. Un choix que certains trouverons peut-être trop radical et hermétique mais auquel on se doit d’accorder – quoi qu’on en pense – le courage de se placer en marge de ce que l’on trouve communément sur les étagères de nos librairies.

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* En falsh, de Oz & Sanchez (Ed. Delcourt)

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