– Le Divin, de Boaz Lavie, Asaf & Tomer Hanuka –

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Jason est un sale gars. Au quotidien, il bosse pour une boite spécialisée dans les explosifs, mais si en parallèle de son taf régulier, il peut se faire quelques billets en vendant ses compétences sous le manteau, il n’hésitera pas une seconde… dusse-t-il pour cela raser l’écosystème d’un pays lointain à grands coups de napalm pour piller ses ressources naturelles joliment monnayables !

Mark est un gars bien. Il bosse pour la même boite que son pote Jason, mais sa déontologie et son éthique passent bien au-dessus de ses profits personnels. Malheureusement, la conscience professionnelle ne paye pas forcément, alors, pour offrir à son aimée la vie de rêve qu’elle espère tant, Mark finira par accepter le boulot de mercenaire que Jason ne cesse de lui proposer.

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Les deux compères embarquent donc pour un pays reculé de l’Asie du Sud-Est afin d’y faire sauter une montagne bloquant l’accès à un précieux gisement. Seulement, la montagne revêtant un caractère sacré pour les autochtones, la poignée de locaux ayant valeureusement survécus aux violences militaires infligées par la dictature en en place compte bien montrer également aux occidentaux de quel bois ils se chauffent… et le fait que cette troupe de guérilleros se résume à une bande de gamins en culottes courtes n’enlèvera rien à leur volonté et leur rage !

S’ensuit alors un récit à la fois explosif et très spirituel nous entrainant au cœur de deux guerres simultanées, celle prenant lieu dans la jungle de Quanlum où les enfants guerriers luttent aux côtés des esprits de la nature pour la sauvegarde de leur monde, et celle se déroulant dans le cœur de Mark, tiraillés de toutes parts par ses sentiments contraires, ses besoins, ses envies, et se valeurs…

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Un récit à la narration soignée alternant habilement des passages plus lents et intimes – prenant le temps de comprendre et nous exposer ce qui anime les personnages au plus profond d’eux – et des scènes d’actions hallucinantes, où la violence atteint parfois la limite du soutenable.
Un mélange des genres porté graphiquement par un trait virtuose, à la fois très précis et maîtrisé, sachant se faire ô combien léger et sensible lorsqu’il s’agit de faire passer une émotion, et tout aussi sauvage, intuitif, et acéré lors de ces scènes de combat où les couleurs criardes et saturées transcrivent l’agressivité et la folie ambiante !

Un livre original et fort qui saura vous ravir les yeux tout en vous serrant bien violemment les tripes.

Le Divin

Le Divin, de Boaz Lavie, Asaf & Tomer Hanuka (ed. Dargaud).

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