
Marine est journaliste. Elle parle des mineurs victimes de cyberpédophilie, elle parle des enfants nés des viols commis lors du génocide Rwandais, elle parle des crimes sexuels perpétrés pendant guerre en Ukraine…
…et peut-être parle-t-elle de tous ces enfants ayant subi des violences sexuelles car, elle-même, n’a jamais su trouver d’oreille attentive pour parler de celles qu’elle a subies.



Pourtant, ces violences, elle les traine depuis toujours, profondément ancrées dans un coin de sa tête, et aujourd’hui, afin d’exorciser ce fantôme qui la hante constamment, Marine décide de briser le silence. Mais plutôt que de confronter son agresseur, incestueux, elle se rapprochera des autres membres de la famille – parents, oncles, tantes, cousines – afin de savoir si eux-mêmes savaient, se doutaient, ou préféraient simplement l’ignorer. Les confronter pour comprendre leur silence – qu’il fut pour protéger la famille ou parce qu’il s’avère parfois plus facile de regarder ailleurs – et ainsi leur ouvrir les yeux sur leur rôle, parfois même leur complicité, bien que tacite.



Grâce au trait élancé et délicat d’Alexandra Petit, posé sur des couleurs vives et intenses, Marine Courtade joue sur la métaphore du voile qu’on lève pour traiter sans pathos mais de manière touchante, poignante, d’un sujet à la fois extrêmement intime… et malheureusement universel.
Une enquête des plus personnelles de laquelle ressort une BD d’utilité publique.

On ne parle pas de ces choses-là, de Marine Courtade & Alexandra Petit (Ed. Casterman – La Revue Dessinée)