– Dix secondes, de Max de Radiguès –

L’histoire en elle-même est assez simple : Marco, un jeune ado’ lambda vivant dans une bourgade tranquillou de la Belgique des années 90, traine avec sa bande de potes… et quelques sales gars. Des sales gars peu recommandables, certes, mais franchement plus badass que ses vieux puceaux de potos. Et comme Marco s’ennuie dans sa bourgade tranquillou, afin de se sentir « vivant », il délaisse de plus en plus ses vrais amis pour trainer avec les vrais sales gars… s’exposant à toutes les conséquences qui peuvent en découler. Classique.

Le graphisme, pour sa part, est assez simple également : un style proche de la ligne claire, au trait épuré voire minimaliste, posé sur une coloration numérique issue d’une palette relativement basique.

Et pourtant… quelle jolie petite claque !

Simple ne voulant pas dire simpliste, Max de Radiguès fait ici preuve une nouvelle fois de son incroyable maîtrise pour raconter l’adolescence.

L’histoire, aussi anodine puisse-t-elle paraître, vous happe et vous touche en plein cœur, tant son écriture se révèle juste et authentique. On ne peut que s’attacher à cette petite bande de branleurs, on ne peut que rire de leurs petites conneries, on ne peut que craindre leurs plus grosses conneries, on ne peut que s’émouvoir face à leurs petites victoires… et leurs actes manqués.

Et au niveau du dessin, c’est hallucinant le nombre d’émotions que Radiguès est capable de transmettre en si peu de traits, sensibles et vibrants ; le nombre de détails et de références qu’il est capable de glisser, mine de rien, au fil des pages…

Sous ses crayons, c’est tout une époque qui prend joliment vie. Deux époques, même : la fin du précédent siècle, tout particulièrement, et la fin de l’enfance, plus généralement.

Une fois la dernière page tournée, fermez les yeux, comptez jusqu’à dix, laissez-vous porter, laissez-vous emporter… et sentez cette douce brise chargée de sentiments (em)mêlés vous chatouillant l’échine.

Dix secondes, de Max de Radiguès (Ed. Casterman)

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