Le futur, la Terre, des aliens, des humains réduits à la servitude, un écosystème dépouillé, des promesses d’autres planètes, d’une vie meilleure… des illusions, des désillusions, des rebelles, des humains au service des aliens pour chasser d’autres humains, des animaux mutants, une nature qui reprend ses droits.
Il y a en ces pages suffisamment d’éléments pour lancer une véritable saga…
…mais il y a en cet album bien trop peu d’espace pour traiter tous ces éléments.
Alors oui, les pages se tournent bien trop vite, les ellipses sont parfois brutales, et la fin arrive fatalement trop tôt ; et pourtant, cet album se révèle loin – bien loin – d’être inintéressant à qui veut bien prendre le temps de s’y pencher. Vraiment.
Prendre le temps, car au-delà de la BD classique, Kaya s’appréhende comme objet qui joue sur la contemplation, offrant de belles et grandes cases, un chara-design qui accroche la rétine, des paysages aux atmosphères envoutantes, et proposant une expérience originale, grâce à des morceaux de musique accessibles via un QR code et à écouter à des moments bien précis, forçant ainsi à ralentir le rythme de lecture, à admirer le dessin, les couleurs, l’univers, l’ambiance… créée tant par ce que l’on voit que par ce que l’on entend.
Puisant finalement ses inspirations et ses aspirations dans le cinéma, l’animé ou le jeu vidéo plus que dans la bande dessinée à proprement dit, Kaya constitue une expérience singulière et originale, bien pensée et réalisée.
Kaya, de Barbato, Cavallini, Tenderini & Lanfranconi (Ed. Glénat)