Lorsqu’on ouvre cet album, avant même d’en commencer la lecture, les remerciements donnent le ton de ce qui nous attend dans les pages suivantes : en citant Indiana Jones, OSS 117, John Carter, des persos de Flash Gordon ou encore la copine de Tom Strong, le scénariste annonce clairement la couleur… nous voilà embarqués pour un une aventure en pleine guerre froide, mêlant espions ricains, méchants nazis, froids ruskofs, (pas si) petits hommes (pas que) verts, navettes spatiales, soucoupes volantes… et grosses bastons qui pètent, de l’amazing forêt amazonienne jusqu’au sidérant espace intersidéral, en passant – évidemment – par la fantasmante Zone 51 !
Une aventure menée tambour battant, d’une part, par le Capitaine Webster, grand mâle alpha pas méchant mais un poil misogyne et réac’ à souhait, au torse furieusement en V, aux biceps surdimensionnés pour mieux prêcher la multiplication des pains, et au menton aussi large que nécessaire pour accueillir sa grande gueule ; et d’autre part, par l’agent de liaison gouvernemental Betty Jones, p’tite nénette au tempérament inversement proportionnel, qui ne se laisse par marcher sur les pieds, et assène ses arguments tant par son esprit affuté que par ses coups de tatanes bien placés !
Mention spéciale au graphisme à la fois old school et terriblement moderne, mixant les codes de la propagande de la guerre froide à toute l’imagerie SF des années 60/70s, sur un découpage des plus dynamiques et des plans hyper cinématographiques.
Un buddy movie – pardon ! – buddy book détonant et trippant, destinés à tous ceux qui aiment la pop culture, la SF à papa, les pulps jaunis, les bons vieux films qui fleurent bon la madeleine… ou tout simplement la bonne BD qui s’prend pas la tête, sans prétention mais généreuse et faite avec amour !
Webster & Jones, de Lainé & Zimny (Ed. Dargaud)