Clamer qu’à La Rubrique-à-Brac on aime Alfred relèverait du doux euphémisme, répéter encore et encore à quel point son dessin nous touche et nous emporte relèverait de la radoterie, et souligner que les douces couleurs de Laurence Croix y apportent une ambiance toute particulière relèverait de l’évidence… alors, pour ce dernier opus de la trilogie italienne d’Alfred, consacré cette fois-ci à un jeune chanteur idéaliste, plutôt que de vous livrer une chronique redondante, que diriez-vous que l’on vous chante une chanson ?
OK ? Allez !
Un… deux… un, deux, trois…!
« Une vespa file sur les routes escarpées,
Entre oliviers et figues de barbarie.
Un joli village aux rues ensoleillées,
En contrebas, la mer à perte de vue,
Au-dessus, le ciel azur se noie en ses reflets.
Carte postale d’une Italie rêvée,
Où légèreté rime avec liberté.
Au loin, un hôtel pousse à la place des oliviers,
Le béton remplace les figues de barbarie.
En contrebas du village et ses rues ensoleillées,
La mer charrie les flots de ceux venus d’ailleurs.
La violence surgit, mais se trompe d’ennemis.
Triste portrait d’une Italie dépassée,
Sombre époque aux idées du passé.
Sur sa vespa, Mimmo ne cesse d’espérer,
Par sa musique, échapper à la barbarie.
Et dans ce village aux rue ensoleillées,
Plus que les migrants charriés par la mer,
Repousser les noires chemises troublant l’azur.
Refuser cette Italie des rêves brisés,
Se battre pour ses rêves de liberté.
De la paix viendra la liberté,
De sa guitare naîtra l’espoir.
Chanter les mots de l’unité,
Ne plus avoir peur du noir.
Vivre le tempo de Mimmo Maltempo. »
Maltempo, de Alfred (Ed. Delcourt)