Or donc, ici, à La Rubrique-à-Brac, on aime bien Evemarie, et puis on aime bien aussi sa maison d’(Expé)éditions, alors c’est tout naturellement et avec plaisir qu’on parlerait bien de sa dernière BD… sauf que moi, perso’, je suis un petit être bien trop sensible face à la maladie – et tout particulièrement face à celle dont-on-ne-dit-pas-le-nom – pour m’attaquer à un tel exercice !
C’est pourquoi, aujourd’hui, en bon couard que je suis, afin de mettre en avant une BD essentielle tout en contournant mes phobies, je passe la main à la bien plus à l’aise, pertinente et à propos amie Sandrine, rédactrice du Journal d’un Crabe (@journalduncrabe, sur Insta’) !
Bonne lecture 😊
« La Boulonichon, de Evemarie, est une BD au format original, petite et vive en couleurs à l’image, peut-être, de cette boule que son personnage découvre un matin sous sa douche, et qui sonne le point de départ d’une aventure rythmée par les rendez-vous médicaux… car le diagnostic est bel et bien là, et sans appel : cancérophobie aigüe !
Très vite le traitement de fond est donné : jeux de mots, langage fleuri, illustrations funny, et un certain décalage entre ce qu’elle vit… et ce qu’elle s’imagine vivre ! Bien vite, l’humour est brandi comme un remède au trop-plein d’émotions que suscite la découverte d’un cancer du sein.
Entre un radiologue « seinologue » – spécialiste de la loche, donc – répondant au doux nom de monsieur Loche, et un oncologue à la longue barbe très justement nommé Docteur Barbier, les jeux de mots sont légion et rebondissent comme une boule de flipper (dont les premières notes résonnent dès le début de l’histoire. Le cancer devient ainsi un concert cacophonique dans lequel chaque musicien joue seul de son côté… et encore faut-il qu’il sache jouer de son instrument !
Tout cela interroge finalement sur la place pas évidente de chacun dans cette aventure : le soignant, le soigné, les accompagnants, la famille, etc.
Malgré la dureté de l’épreuve endurée, Evemarie parvient subtilement à dédramatiser sans jamais banaliser ce moment de vie tsunami. L’humour lui permet même d’affronter avec courage des points sensibles comme le rapport au corps, la douleur ou encore l’avis du patient dans le protocole de soin.
Parce que, oui, on a le droit de rire et de continuer à vivre, même avec un cancer !
Une lecture à prescrire sur ordonnance, à renouveler autant que nécessaire… et qui mériterait même d’être prise en charge par la Sécu’ ! »
La boulonichon, de Evemarie (Ed. Expé Editions)