Alors qu’au cinéma, à la télé, sur les chaines de VOD ou même sur les étals de nos librairies, la tendance surfe sur une vague tsunamesque de nostalgie et enchaine les remakes, reboots, suites et relance de franchises, certains râlent… et d’autres s’en réjouissent !
Et nous ? Bah… on râle et on s’en réjouit ! Lorsque la démarche se révèle aussi putassière que l’intérêt pécunier, forcément, on râle ; mais lorsque l’exercice est réalisé avec amour et respect pour l’œuvre originale, comment ne pas s’en réjouir ?
Côté BD, on assiste à un joli revival qui fleure bon notre enfance chez Glénat grâce à une toute une collection permettant à grand nombre d’artistes contemporains de s’approprier Mickey et sa bande. Des illustres noms tels que Loisel, Tébo, Cosey, ou Trondheim se sont déjà essayés à l’exercice ; « exercices » avec un « s », même, concernant Trondheim, celui-ci affichant trois opus à son actif, deux avec Nicolas Kéramidas, et un autre Alexis Nesme. Et il faut croire qu’il n’est pas le seul à avoir apprécié ledit exercice, Alexis Nesme y étant également retourné, mais cette-fois-ci, tout seul comme un grand ! Moins Trondheimien, moins Mickey-Lapinot et Donald-Richard, son album propose une approche plus classique des personnages : un Mickey, courageux, aventureux, volontaire, bienveillant (et même un poil moralisateur), un Donald couard, râleur, et un brin tire-au-flanc, un Dingo nigaud-sympa-rigolo aussi attachant que nonchalant… et ce gros lourdaud de Pat Hibulaire, le méchant vil et béta par excellence, celui-là même qu’on adore détester !
Niveau scénar’, si l’approche s’avère tout aussi classique – un enchainement de gags se déroulant sur la toile de fond d’une aventure dans la plus pure tradition disneyenne de l’âge d’or – elle permet au virtuose Alexis Nesme de nous offrir des merveilles au niveau du visuel. Son art du découpage inventif et malicieux nous propose des pleines pages – voire des doubles-pages – sublimes sur lesquelles les personnages vivent leurs péripéties dans un décor unique au sein duquel ils évoluent et apparaissent en plusieurs endroits… décors totalement somptueux, qui plus est ! On reste bouche bée devant ces détails à foison, ce travail sur les couleurs hallucinant, et ces jeux de lumière tout bonnement incroyables : chaque case est comme un véritable tableau que l’on contemple durant de longues minutes… les yeux totalement happés et envoutés par cet habile mélange de maîtrise et de somptuosité !
Alors qu’au cinéma, à la télé, sur les chaines de VOD ou même sur les étals de nos librairies, la tendance surfe sur une vague tsunamesque de nostalgie et enchaine les remakes, reboots, suites et relance de franchises, certains râlent… qu’ils lisent ces sublimes bouquins et se réjouissent !
* Terror Island, d’Alexis Nesme (Ed. Glénat)