Extérieur, jour. Plan Large. Un homme, fusil au poing, marche dans une forêt enneigée.
Traveling avant. Gros plan sur son visage à demi dévoré par les ombres, puis l’homme reprend sa marche et s’enfonce plus en avant dans la forêt.
Après quelques recherches, l’homme tombe sur des traces de pas dans la neige et remonte la piste jusqu’à une maison perdue dans les bois.
Intérieur, jour. Dans un recoin de la maison, un homme apeuré se tient tapi dans l’ombre, un couteau à la main.
Extérieur, jour. Plan large sur le premier homme s’approchant de la maison, fusil en joue.
Intérieur, jour. L’homme au fusil ouvre la porte de la maison et se tient sur le pas. Dans un coin obscur de la pièce, seul le brillant d’une lame se détache de l’ombre.
Gros plan sur l’homme au fusil recevant le fusil dans la poitrine, puis, plan large sur l’homme au couteau se jetant sur l’homme au fusil, enfonçant plus profond le couteau dans sa poitrine.
Vue subjective de l’homme au fusil, terrassé dans la neige, voyant l’homme au couteau s’enfuir dans la forêt.
L’homme au fusil perd connaissance. Fondu au blanc.
A la manière d’un bon vieux film en cinémascope – format qu’adopte d’ailleurs le livre, un bel ouvrage de la part de l’éditeur – Thierry Martin nous invite à matter un vrai western de « comme-quand-on-était-minots », à base de grosses patates dans les dents et de gorges tranchées, de vengeances sanglantes et de gunfights planqués sur la terrasse du saloon.
Pour coller au mieux à l’ambiance, l’auteur délaisse son trait rond, fluide et doux pour une approche plus brute, à l’aspect charbonneux et aux contours bruts et acérés… idéal tant pour illustrer les gueules burinées de ces cow-boys usés que pour recréer l’ambiance glaciale et violente de son far west enneigé.
« Tu vois, le monde se divise en deux catégories : ceux qui tenterons l’époustouflant voyage graphique du Dernier Souffle, et ceux qui creuseront la tombe de leur bédéthèque morne et peu originale… »
Dernier souffle, de Thierry Martin (Ed. Soleil – Noctambule)