– Une touche de couleur, de Jarrett J. Krosoczka –

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Au départ, il y a cette étrange couverture sur laquelle le titre s’étale en grosse lettre blanche, envahissant tout l’espace et ne laissant que peu de place au dessin, réduit au minimum et relégué dans un coin. Sur cette couverture, quelques mots encore au travers desquels on comprend rapidement que ce livre traitera de la perte des parents, ou tout du moins de la séparation parents/enfant, séparation apparemment due aux terribles addictions desdits parents. Pas très gai, hein ?

On feuillette quand-même le livre, et l’on constate d’emblée ces aquarelles grises et délavées qui se répandent tristement sur la multitude de pages qu’il contient. Pourtant, cette légère touche de couleur orangée nous attire l’œil, et la douceur du trait nous rassure. On commence alors la lecture et faisons la connaissance de Jarrett, un jeune ado’ qui nous décrit son cours de conduite dans le cimetière avec son grand père. Le lieu n’est pas des plus joyeux et le grand-père radote un peu, certes, mais il faut bien passer par là s’il veut acquérir son indépendance et ne plus rien devoir à personne… en particulier à sa mère.

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Retour en arrière. Jarrett revient sur son enfance, sa vie seul avec sa mère après que son inconnu de père se soit débiné, les allées et venues de tous ces hommes qui passent quelques temps avec sa mère, les petits déjeuners qu’il se prépare comme un grand du haut de ses 3 ans après s’être réveillé seul dans la maison, les petits larcins de sa mère, les conneries de plus en plus nombreuses et de plus en plus graves qu’elle commet… comment son grand-père aura finalement recours à la justice pour obtenir sa garde.

Plombant ? Etonnamment, non ! Car à l’instar de cette touche de couleur venant égayer la grisaille dominante des planches, des touches d’espoir fleuriront tout au long du rude chemin de Jarrett, que ce soit via l’attention et l’affection que lui porte ses tantes, la protection – même si un peu rustre – que lui offre sa grand-mère, la complicité de plus en plus forte qu’il partage avec son voisin, la passion salvatrice qu’il se découvre pour le dessin, et, plus que tout, l’amour inconditionnel que lui voue son grand père, prêt à tous les sacrifices pour son bien être !

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Au final, ce qui aurait pu être une autobiographie des plus sombres et glauques se révèle comme un témoignage extrêmement touchant d’où ressortent l’optimisme et l’amour, une véritable leçon de vie sur un pauvre petit bonhomme qui, grâce à ses choix et son courage, ses proches et sa passion, a su devenir l’artiste connu et reconnu qu’il est aujourd’hui.

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* Une touche de couleur, de Jarrett J. Krosoczka (Ed. Delcourt).

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