Fin du XIXème siècle, dans la campagne française, le jeune Albert Dadas grimpe à un arbre pour y cueillir des fruits… et tombe.
Pas de graves séquelles, si ce n’est cet irrépressible besoin de marcher capable de s’emparer de lui à tout moment.
A la simple évocation d’un lieu, la vue d’un train sur le départ, ou d’un cargo à quai, son sang ne fait qu’un tour : Albert stoppe net toute activité et, comme mu par une force incontrôlable, abandonne famille, amis, travail pour se réveiller à l’autre bout de la France, de l’Europe, ou encore du Maghreb ou de la Russie !
Un besoin, une pulsion même, qui s’avérera vite contraignante, envahissante, voire même dangereuse pour lui autant que pour son entourage.
Une histoire incroyable mais vraie, un cas médical rare mais reconnu, et pourtant, loin de nous proposer un reportage simili-scientifique prétentieux et rébarbatif sur cette étrange maladie, Dabitch y insuffle ce qu’il faut de romance et d’émotion pour en faire un récit profondément humain, sensible et touchant.
Une sensibilité et des émotions que Durieux saura également nous transmettre via son trait épais et élégant, ses lavis doux et tout en nuances.
Au final, cette maladie que les experts de l’époque qualifiaient de « folie du fugueur », les auteurs parviendront à la transformer en une sorte d’ode au voyage et à la liberté, doublée d’une jolie leçon d’humilité et d’humanité.
Le captivé, de Christophe Dabitch et Christian Durieux (ed. Futuropolis).