Lors de la sortie du premier tome, je m’amusais à apparenter S.A.M (click) à toutes sortes de références diverses et variées, allant de Spielberg à Miyazaki en passant par Akira ou le Roi des Mouches ; alors que d’autres le comparaient encore à Terminator ou au Géant de Fer…
Si les inspirations citées représentent un bel éventail d’œuvres SF où les thèmes flirtent avec les intelligences artificielles, les mondes post-apocalyptiques, ou les sociétés réorganisées sur les cendres de notre ancienne civilisation – des œuvres parfois oniriques, souvent pessimistes, certes, mais toujours de qualité – ces références sont ici digérées pour nous offrir une série dévoilant de plus en plus sa propre personnalité.
Dans ce second tome, peu de nouveaux éléments, pas de grand retournement de situation ou de révélation de folie, mais une intrigue qui suit son cours avec cet immense robot de guerre qui se range aux côtés des gamins dont ses congénères travaillent à l’extermination, mais surtout un réel souhait d’étoffer et développer les bases du récit posées dans l’introduction.
Le scénariste mettra donc l’accent sur ses personnages – leurs personnalités, leurs forces et faiblesses, leurs relations et sentiments – et sur la manière dont ils survivent dans ce milieu hostile – organisation de leur hiérarchie, contacts avec d’autres groupes de survivants, fréquences et étendues de leurs expéditions en terrain dangereux…
De son côté, le dessinateur fera toujours preuve d’autant de talent pour nous immerger dans son univers, tant par le soin apporté à ses décors, son découpage et ses angles de vue hyper-ciselés, que par son travail sur les couleurs, encore plus poussé ici, moins lisse, plus rugueux et « crado », soulignant toujours d’avantage l’aspect chaotique de l’environnement dans lequel évolue les gamins…
Un album confirmant les espoirs placés dans cette belle série d’anticipation sachant intelligemment piocher, s’inspirer, et allier le meilleur des productions hollywoodiennes et des mangas japonais.
S.A.M, Tome 2/4, de Marazano & Shang Xiao (ed. Dargaud).