“Ordinary life is pretty complex stuff”
La vie ordinaire est un truc assez complexe, tel était le credo d’Harvey Pekar qui, via sa série Américan Splendor, a su s’imposer comme l’une des figures majeures de la bédé underground américaine.
Dans cette série, le bonhomme s’associait à de nombreux grands noms de l’illustration pour raconter sa petite vie de tous les jours, ses faits marquants comme les plus banals… faits qui se déroulaient systématiquement dans sa bonne vieille ville de Cleveland, où il naquit, vécut, et mourut.
Quoi de plus normal alors qu’il finisse par lui dédier un ouvrage tout entier ?
Dans Cleveland, Pekar revient sur la création de la cité, les balbutiements de ses débuts, son développement hallucinant, ses heures de gloire et ses fiertés, son déclin et ses difficultés…
Et si certaines approches seront purement historiques, cet expert de l’autobiographie saura aussi et surtout nous parler de sa ville au travers de ses propres souvenirs – plus ou moins heureux –, les lieux qu’il a traversés, les quartiers dans lesquels il a vécu, leurs évolutions – plus ou moins heureuses –, les causes de ces évolutions, les conséquences de ces évolutions…
Une balade dans sa ville et dans sa vie subtilement mise en image par Joseph Remnant, qui, grâce à un soin des détails et une précision graphique hallucinants, parviendra à l’aide d’une multitude de petits traits extrêmement précis à tracer à la perfection les différents visages de cette métropole et de son illustre citoyen.
Un magnifique hommage d’un homme à une ville, un magnifique ouvrage clôturant en beauté la carrière de ce pionnier et acteur majeur des comics d’un autre genre…
Cleveland, d’Harvey Pekar & Joseph Remnant (ed. Ca & Là).