Martin Terrier, mieux connu sous le nom de Monsieur Christian, est tueur à gages.
Mais pas n’importe quel tueur à gages : l’un des meilleurs, madame, une véritable machine à tuer !
Impassible, insensible, imperturbable, impitoyable. Organisé, minutieux, pointilleux, perfectionniste. Peu loquace, discret, circonspect, taciturne. L’employé idéal pour qui veut se débarrasser d’un gêneur vite-fait bien-fait, sans faire de vagues. L’employé qu’on ne veut lâcher sous aucun prétexte.
Et justement, quand Terrier décide te tout plaquer pour partir se la couler douce avec son amour de jeunesse, bah, son employeur, il veut rien entendre. Au contraire : il lui propose même une nouvelle mission, grassement payée. Terrier, inflexible, refuse et décide de disparaître de la circulation.
Mais sa véritable identité n’est pas si secrète que ça pour ses commanditaires, et ils sauront le pister, le traquer, et taper là où ça fait mal…
Oh, la mauvaise idée qu’ils ont là : Terrier, faut pas l’emmerder !
Alors, oui, c’est vrai que comme ça, le coup du tueur à gages qui raccroche pour se mettre au vert et qui se retrouve cible à son tour, ça peut un peu faire penser au comics A History of Violence. Sauf que là, avec Manchette, roi du polar à la française en son époque, et Tardi, dessinateur parigot par excellence, on est bel et bien dans la bande dessinée qui sent bon le terroir !
Si Cronenberg avait adapté le comics en question au cinéma, il nous faudrait ressusciter Lautner pour porter cet album à l’écran : les dialogues au vocabulaire fleuri rappellent délicieusement Audiard et le trait si caractéristique de Tardi fait des merveilles quand il s’agit de représenter des vielles DS sillonnant les rue aux pavés luisants de Paris !
Un règlement de compte à O.K. Panam, noir, brut, et violent, que nous balancent à la gueule deux maîtres du genre !
La position du tireur couché, de Tardi et Manchette (ed. Futuropolis)
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