2ème Festival Reims Polar (Marne)
– du 05 au 10 avril 2022 –

ReimsPolar22-scaledPour assister à un festival de films noirs, polars et autres thrillers, il faut avoir le coeur bien accroché, surtout quand l’action s’emballe, que les balles fusent ou que le suspense devient insoutenable. Un scénario haletant, ça accélère le palpitant!
Il faut aussi un cerveau bien irrigué pour comprendre certaines intrigues tordues, aux rebondissements multiples, ou les méandres de l’esprit de certains tueurs psychopathes.
Ajoutons à cela un estomac solide, pour encaisser certaines séquences bien sanguinolentes et la visite de scènes de crimes bien peu ragoûtantes.
Enfin, on a tendance à l’oublier, mais il faut aussi un foie bien entraîné. Parce que, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les festivals de polars, en France, se déroulent souvent dans des lieux où boit des alcools délicats. La preuve, après Cognac pendant de longues années, puis Beaune, le festival du film policier s’installe à Reims, capitale des vins de Champagne. C’est bizarre, pourquoi pas à Evian ou à Contrexéville, hein?!? Ca sent le complot, la magouille, le scandale d’état. En plus cela s’est fait un peu en catimini, avec une première édition qui est On aurait bien envie d’aller mener l’enquête sur place et déboucher quelques bouteilles de crus millésimés, histoire de vérifier que tout est bien en règle….

Bon, entre deux dégustations de Champagne, les cinéphiles se feront plaisir avec une solide sélection de longs-métrages et de belles rencontres avec des auteurs et acteurs magnifiques.
Les habitués du festival de Beaune ne seront pas dépaysés. Ils retrouveront une compétition internationale mettant à l’affiche 10 films de genre (policier, film noir, thriller, film à suspense…) qui seront départagés par un jury présidé par Niels Arestrup, mais aussi la section compétitive “Sang Neuf”, qui aborde le polar avec un angle plus original, et opposera 7 longs-métrages différents. C’est Marie Drucker qui présidera ce second jury.
Parmi les films projetés, nous attendons Assault, le nouveau film de notre chouchou kazakhstanais, Adilkhan Yerzhanov, mais aussi Rhino du cinéaste ukrainien Oleh Sentsov, The Generation of Evil du lituanien Emilis Vélyvis ou encore Entre la vie et la mort, réalisé par Giordano Gederlini, co-auteur du scénario des Misérables de Ladj Ly. C’est d’ailleurs ce film qui lancera le festival.
Hors compétition, les festivaliers découvriront L’Affaire Collini de Marco Kreuzpaintner, Dédales de Bogdan George Apetriarco, No man of god avec Elijah Wood, qui s’intéresse au cas du tueur en série Ted Bundy, La ruse, thriller historique de John Madden ou encore le film d’animation Les Bad guys.
Le festival rendra hommage au polar espagnol, en permettant au public de (re)découvrir sur grand écran des pépites comme Madre, La Isla minima ou La niña de fuego.
Il offrira aussi la possibilité de voir deux raretés : Confession d’un commissaire de police au procureur de la République de Damiano Damiani, sorti en 1971 et La Vengeance est à moi  de Shohei Imamura, daté de 1979; et un petit bijou plus récent, Boîte noire de Yann Gozlan, à qui sera remis le prix Claude Chabrol.

Un festival, c’est aussi des hommages et des rencontres.
Pour la première catégorie, le festival de Reims célébrera  le cinéaste espagnol Rodrigo Sorogoyen (El Reino, Que Dios nos perdone), le réalisateur néo-zélandais Martin Campbell (Casino Royal), mais aussi la carrière de Vincent Lindon, qui a souvent brillé dans le genre, et celle de Walter Hill, auteur de classiques comme Les guerriers de la nuit ou 48 heures. Walter Hill et Vincent Lindon donneront également une masterclass au public du cinéma Opéraims, tout comme Yvan Attal (Leçon de cinéma) et Jacques Weber (Leçon d’acteur).

Un programme pétillant, pour un millésime 2022 que l’on souhaite savoureux!

Plus d’informations : Site officiel de Reims Polar

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Rédacteur en chef de Angle[s] de vue, Boustoune est un cinéphile passionné qui fréquente assidument les salles obscures et les festivals depuis plus de vingt ans (rhôô, le vieux...) Il aime tous les genres cinématographiques, mais il a un faible pour le cinéma alternatif, riche et complexe. Autant dire que les oeuvres de David Lynch ou de Peter Greenaway le mettent littéralement en transe, ce qui le fait passer pour un doux dingue vaguement masochiste auprès des gens dit « normaux »… Ah, et il possède aussi un humour assez particulier, ironique et porté sur, aux choix, le calembour foireux ou le bon mot de génie…

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