Comédie romantique ? Drame mélancolique ? L’adaptation du roman de Frédéric Beigbeder par lui-même est bien plus. Sa force ? Un personnage principal qui énerve, fait rire, et touche tout à la fois.

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L’affiche avait prévenu : « le meilleur film de Beigbeder ».
Bon les mauvaises langues pourraient argumenter que c’est son premier film. Certes, mais il faut reconnaître que pour un premier essai Frédéric Beigbeder s’en sort plutôt bien, même très bien.
Tout droit tiré du passé du réalisateur, le film raconte l’histoire de Marc Maronnier qui, après un divorce, se met à écrire un pamphlet sur l’amour intitulé « l’amour dure trois ans » (qui est également le premier livre de Beigbeder (1). Vous avez dit mise en abime ?) avant de tomber sous le charme d’une certaine Alice.
Ne cherchez pas qu’une comédie romantique à l’eau de rose, L’amour dure trois ans est avant tout un bijou d’humour noir. Les dialogues, parfois peu subtils quant à leur fond, savent impressionner par leur forme relevée. Quant à la mise en scène, Beigbeder a su s’inspirer de son expérience sur 99F (2) . Travelling panoramique, et autres apartés aux spectateurs ponctuent le film et force d’admettre, lui donne une certaine originalité. Sans oublier la double fin, un peu plus subtile que celle de 99F.

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Pour interpréter Frédéric Beigbeder / Marc Maronnier, le réalisateur a fait le choix audacieux de Gaspard Proust.
Si ce dernier ressemble à l’ex-chroniqueur mondain par son cynisme et un air un peu blasé de la vie, le comique n’a que très peu d’expérience en tant qu’acteur. Un découverte qui se ressent. Si lors des dialogues Gaspard Proust est convaincant, les monologues avec lui-même manquent parfois de crédibilité, notamment durant les dix premières minutes du film. Mais on pardonne à l’acteur ce manque de justesse, et on ne peut s’empêcher de ressentir une certaine sympathie pour ce parisien un peu beauf.
Quant à sa vision cynique de l’amour, difficile de ne pas lui donner raison lorsque l’on voit ses parents (Anny Duperey et Bernard Ménez, absolument géniaux)

Lui donnant la réplique, Louise Bourgoin incarne Alice. Toute en charme et en sensualité, la belle en met plein la vue (n’est-ce pas messieurs ?) (3) et son humour fait mouche.

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En ce qui concerne les seconds couteaux, Frédéric Beigbeder a fait appel là aussi à des comiques de télévision plus qu’à des acteurs de cinéma. Frédérique Bel fait ce qu’elle sait faire de mieux (voir la seule chose qu’elle sait faire)(4) : la blonde. Jonathan Lambert est étrangement calme. Quant à Nicolas Bedos, il prend plaisir à se moquer de lui-même. Mais la vrai surprise vient de Joeystarr. Déjà surprenant dans Polisse, voilà que l’ancien trublion du rap donne encore de sa personne (on vous laisse le plaisir de découvrir comment).

Au final on retiendra une première réalisation concluante : un scénario original, des dialogues de bonne facture. Avec son humour noir et grinçant, Frédéric Beigbeder peut déjà compter parmi les réalisateurs à surveiller.

(1) : “L’Amour dure trois ans” de Frédéric Beigbeder – coll. Folio – éd. Gallimard
(2) : 99F adaptation d’un des romans les plus célèbres de Beigbeder a été réalisé par Jan Kounen, avec la bénédiction de son auteur.
(3) : Note de Boustoune : Oui, Louise Bourgoin a de sacrés arguments (en terme de jeu d’actrice, bien sûr…)

(4) : Note de Boustoune : Rhôô! A peine recruté qu’il va déjà nous fâcher avec tout le monde, notre Allan. En plus, je ne suis pas tout à fait d’accord. Frédérique Bel a déjà prouvé ses talents d’actrice à maintes reprises, chez Emmanuel Mouret ou dans Les Nuits Rouges du Bourreau de Jade, par exemple…

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l'amour dure trois ans - affiche L’Amour dure trois ans
L’Amour dure trois ans

Réalisateur : Frédéric Beigbeder
Avec : Gaspard Proust, Louise Bourgoin, Joeystarr, Nicolas Bedos, Frédérique Bel, Jonathan Lambert, ValérieLemercier
Origine : France
Genre : Michel Legrand vs Joeystarr
Durée : 1h50
Date de sortie France : 18/01/2012
Note pour ce film : ●●○○○
contrepoint critique chez : Télérama

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