Ce n’est pas parce qu’un film s’appelle Escalade qu’il va forcément nous emmener sur les sommet de l’art cinématographique… En fait, c’est même tout le contraire qui se produit… On a plutôt l’impression de toucher le fond, tant ce film-là semble lesté de clichés et d’effets de styles lourdingues.

Escalade - 2

Le sujet, en phase avec l’actualité du moment, avait pourtant un certain potentiel : Juste après les épreuves du baccalauréat, la proviseure d’un lycée reçoit la visite impromptue de quatre élèves de son établissement venus lui souhaiter un bon anniversaire et célébrer avec elle la fin de leur scolarité. Elle les laisse rentrer chez elle un petit moment, plutôt agréablement surprise de cette charmante attention. Elle ignore que les quatre lycéens sont en fait venus pour négocier l’obtention de leur baccalauréat par la tricherie et qu’ils sont prêts à tout pour parvenir à leurs fins, y compris à la faire chanter, à la séquestrer toute la nuit et même à user de violence…

On devine bien les intentions de la cinéaste. Elle entendait attirer l’attention sur une jeunesse en perte de repères moraux, plus violente que les anciennes générations et s’interroger sur le système éducatif actuel. Et surtout, en choisissant de faire venir ses jeunes protagonistes d’un milieu bourgeois, elle désirait dresser le portrait d’une société corrompue par l’argent et le sentiment d’impunité qu’il procure.

Ca aurait pu être intéressant, donc, si l’oeuvre était menée avec un minimum de subtilité. Ce n’est pas le cas du tout.
Escalade se voudrait sulfureux, choquant, viscéral, dans l’esprit du Funny Games de Michael Haneke, auquel on pense forcément. Il n’est que pataud,  ennuyeux, ridicule…

Escalade - 3

Et l’emballage n’est guère plus soigné que le contenu. La mise en scène est plate. Les choix de cadrage sont parfois hasardeux. L’image numérique est laide, digne d’un mauvais téléfilm. Quant aux jeunes acteurs, ils jouent tous faux, à des degrés différents. Certes, ils ne sont pas gâtés par leurs personnages, ni par les rebondissements à deux balles qui jalonnent le scénario. Mais quand même, un peu plus de conviction n’aurait pas nui…
Et que vient faire le malheureux François Berléand dans cette galère, avec son bout de rôle insignifiant et inutile ?

Seule Carmen Maura tire à peu près son épingle du jeu, mais c’est insuffisant pour faire remonter la pente au film de Charlotte Silvera, perdu dans un ravin de médiocrité.

On avait plutôt apprécié les oeuvres précédentes de la cinéaste (Louise l’insoumise, C’est la tangente que je préfère…)mais là, désolé, ça ne mérite pas la moyenne, loin de là, et pas la peine d’essayer de nous corrompre ou de nous menacer, on recale Escalade, mentions “nul” et “peut beaucoup mieux faire”…

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Escalade Escalade
Escalade

Réalisatrice : Charlotte Silvera
Avec : Carmen Maura, Julie Durand, Renaud Cestre, Thomas Sagols, Mathieu Simonet, François Berléand
Origine : France
Genre : bac(lé)
Durée : 1h20
Date de sortie France : 15/06/2011
Note pour ce film :

contrepoint critique chez : Excessif

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