56ème Quinzaine des Cinéastes – Cannes (Alpes Maritimes)
– du 15 au 25/05/2024 –

Quinzaine 2024Après l’annonce de la sélection officielle du 77ème Festival de Cannes, on attendait avec impatience de connaître les films qu’allait retenir le sélectionneur de la Quinzaine des Cinéastes pour son cru 2024.
C’est chose faite depuis ce-matin.
Sans surprise, c’est l’ultime film de la regrettée Sophie Fillières, Ma vie ma gueule, qui fera l’ouverture de cette section parallèle très appréciée des festivaliers cannois. La SRF, organisatrice de la manifestation, ne pouvait pas manquer de rendre hommage à cette réalisatrice et auteure discrète, qui a néanmoins marqué le cinéma français depuis les années 1990. Et placer en ouverture un film dont l’héroïne (jouée par Agnès Jaoui) est surnommée “Barbie” est une drôle de façon de taquiner la compétition officielle, dont le jury est présidé par Greta Gerwig. En tout cas, la soirée promet d’apporter son lot d’émotions.

De la même façon, le festival rendra hommage à Chantal Akerman, cinéaste qui a marqué son histoire, en diffusant, en séance spéciale, Histoires d’Amérique : Food, Family and Philosophy, un long-métrage de 1989 s’intéressant à des Juifs polonais ayant quitté l’Europe Centrale pour les Etats-Unis et atteints d’un certain mal de vivre.

On pourra aussi retrouver trois films que les pronostiqueurs voyaient initialement en sélection officielle. D’abord A son image de Thierry de Peretti, dans lequel le cinéaste parle de la Corse dans laquelle il a grandi, dans les années 1980 et 1990, à travers le portrait d’une jeune photographe de presse (Antonia Buresi). Ensuite,  Les Pistolets en plastique de Jean-Christophe Meurisse. L’auteur d’Oranges sanguines promet de secouer une fois de plus la Croisette avec cette comédie grinçante inspirée de l’affaire Xavier Dupont de Ligonnès. Enfin, La Prisonnière de Bordeaux, de Patricia Mazuy, avec en vedette Isablle Huppert et Hafsia Herzi.

La sélection associe quelques films indie américains, comme Christmas Eve in Miller’s Point de Tyler Taormina, avec Michael Cera, Sawyer Spielberg et Francesca Scorsese, Eephus de Carson Lund, Gazer de Ryan J. Sloan, Good One de India Donaldson.
Plus au nord du continent, on trouvera Une langue universelle du canadien Matthew Rankin, habitué au cinéma expérimental.
Plus au sud, les sélectionneurs nous proposent d’aller faire un tour en Argentine (Algo viejo, algo nuevo, algo prestado de Hernán Rosselli), au Brésil (A queda do céu) d’Eryk Rocha et Gabriela Carneiro da Cunha), au Chili (Los hiperbóreos de Cristóbal León et Joaquín Cociña).

On parlera aussi espagnol dans Volveréis de Jonás Trueba, qui représentera la péninsule ibérique, et portugais dans A savana e a montanha de Paulo Carneiro, pour les voisins lusitaniens.

Le festival nous entraînera aussi en Asie, comme chaque année.
Le Japon, déjà à l’honneur sur l’affiche de la manifestation, signée par Takeshi Kitano, sera aussi dignement représenté avec Desert of Namibia de Yôko Yamanaka, Ghost Cat Anzu, film d’animation de Yôko Kuno & Nobuhiro Yamashita autour de l’amitié entre une jeune fille et un chat fantôme chargé de veiller sur elle.
Le cinéma asiatique sera aussi représenté par l’indien Karan Kandhari (Sister Midnight) et les taiwanais Chiang Wei Liang & You Qiao Yin (Mongrel).

Pour compléter la sélection, un petit tour en Egypte avec East of Noon (Sharq 12) de Hala Elkoussy,  (Égypte), et un voyage entre Palestine et Danemark pour Mahdi Fleifel et son To a Land Unknown.

Comme à son habitude, la section parallèle proposera aussi une sélection de courts-métrages venus du monde entier et montrant le travail de jeunes réalisateurs en herbe.

Pour être complet, ajoutons que la Quinzaine des Cinéastes invitera aussi la réalisatrice Andrea Arnold, en compétition officielle cette année avec Bird, pour lui remettre le Carrosse d’Or 2024. Ce trophée est remis par la SRF à l’un de ses pairs “pour les qualités novatrices de ses films, pour son courage et son intransigeance dans la mise en scène et la production”.

Enfin, rappelons que cette manifestation est la seule section du festival de Cannes qui propose des places aux non-accrédités, offrant aux cinéphiles l’opportunité de participer à la fête. Et pour ceux qui ne seront pas sur la Croisette, la sélection sera reprise début juin dans plusieurs cinémas, un peu partout sur le territoire français.

Plus d’informations : Quinzaine des Cinéastes

LONGS MÉTRAGES

MA VIE MA GUEULE (This Life of Mine) de Sophie Fillières (France) film d’ouverture

À SON IMAGE (In His Own Image) de Thierry de Peretti (France)

CHRISTMAS EVE IN MILLER’S POINT de Tyler Taormina (États-Unis)

DESERT OF NAMIBIA (Namibia no sabaku) de Yôko Yamanaka (Japon)

EAST OF NOON (Sharq 12) de Hala Elkoussy (Égypte)

EAT THE NIGHT de Caroline Poggi & Jonathan Vinel (France)

EEPHUS de Carson Lund (États-Unis)

GAZER de Ryan J. Sloan (États-Unis)

GHOST CAT ANZU (Bakeneko Anzu-chan / Anzu, chat-fantôme) de Yôko Kuno & Nobuhiro Yamashita (Japon)

GOOD ONE de India Donaldson (États-Unis)

MONGREL (白衣蒼狗 ) de Chiang Wei Liang & You Qiao Yin (Taïwan) 

LA PRISONNIÈRE DE BORDEAUX (Visiting Hours) de Patricia Mazuy (France)

SAVANNA AND THE MOUNTAIN (A savana e a montanha) de Paulo Carneiro (Portugal)

SISTER MIDNIGHT de Karan Kandhari (Inde)

SOMETHING OLD, SOMETHING NEW, SOMETHING BORROWED (Algo viejo, algo nuevo, algo prestado) de Hernán Rosselli (Argentine)

THE FALLING SKY (A queda do céu / La Chute du ciel) de Eryk Rocha & Gabriela Carneiro da Cunha (Brésil)

THE HYPERBOREANS (Los hiperbóreos) de Cristóbal León & Joaquín Cociña (Chili)

THE OTHER WAY AROUND (Volveréis / Septembre sans attendre) de Jonás Trueba (Espagne)

TO A LAND UNKNOWN de Mahdi Fleifel (Palestine, Danemark)

UNE LANGUE UNIVERSELLE (Universal Language) de Matthew Rankin (Canada)

LES PISTOLETS EN PLASTIQUE (Plastic Guns) de Jean-Christophe Meurisse (France) film de clôture


SÉANCE SPÉCIALE

 

HISTOIRES D’AMÉRIQUE : FOOD, FAMILY AND PHILOSOPHY (American Stories: Food, Family and Philosophy) de Chantal Akerman (Belgique)

COURTS MÉTRAGES

 

APRÈS LE SOLEIL (After the Sun) de Rayane Mcirdi (France, Algérie)

EXTREMELY SHORT (Totemo mijikai) de Kōji Yamamura (Japon)

IMMACULATA de Kim Lêa Sakkal (Allemagne/Liban)

LES MÉTÉOS D’ANTOINE (Antoine, Élise and Léandre)  de Jules Follet (France)

MULBERRY FIELDS (Một lần dang dở) de Nguyễn Trung Nghĩa (Vietnam)

OUR OWN SHADOW (Nuestra sombra) de Agustina Sánchez Gavier (Argentine)

THE MOVING GARDEN (O jardim em movimento) de Inês Lima (Portugal)

VERY GENTLE WORK (Travail très soigné) de Nate Lavey (États-Unis)

WHEN THE LAND RUNS AWAY (Quando a terra foge / Quand la terre se dérobe) de Frederico Lobo (Portugal)

Crédits photos : images fournies par La Quinzaine des Cinéastes. Tous droits réservés.

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Rédacteur en chef de Angle[s] de vue, Boustoune est un cinéphile passionné qui fréquente assidument les salles obscures et les festivals depuis plus de vingt ans (rhôô, le vieux...) Il aime tous les genres cinématographiques, mais il a un faible pour le cinéma alternatif, riche et complexe. Autant dire que les oeuvres de David Lynch ou de Peter Greenaway le mettent littéralement en transe, ce qui le fait passer pour un doux dingue vaguement masochiste auprès des gens dit « normaux »… Ah, et il possède aussi un humour assez particulier, ironique et porté sur, aux choix, le calembour foireux ou le bon mot de génie…

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