Nick Twisp (Michael Cera, est un adolescent sage, qui subit une situation familiale compliquée. Son père (Steve Buscemi) est parti avec une jeunette sexy. Sa mère, Estelle (Jean Smart), elle, cumule les aventures foireuses avec de pauvres types comme Jerry (Zach Galifianakis).
Nick, de son côté, rêve des mêmes choses que les jeunes de son âge : de filles, de sexe, de grand Amour…
Il va trouver ce qu’il cherchait dans des conditions un peu particulières : Pour avoir escroqué un groupe de marins pas marrants, Jerry est contraint de se mettre au vert quelques temps, emmenant dans ses bagages Estelle et Nick. Leur nouvel habitat n’a rien d’un palace, caravane rouillée et crasseuse située à proximité d’une forêt humide. Mais pour Nick, peu importe, car la voisine, Sheeni (Portia Doubleday), est une jeune fille adorable. Issue de bonne famille, élégante, raffinée, intelligente, en plus d’être sociable et belle comme un coeur. Et peu effarouchée par les choses de l’amour et du sexe. Evidemment, il en tombe instantanément amoureux.
Malheur, il faut qu’elle soit déjà fiancée à Trent, un blondinet correspondant parfaitement à l’image qu’en dépeint Gad Elmaleh : beau, irrésistible, sans défauts. Le gendre idéal, le lover parfait, du style premier de la classe et capitaine de l’équipe de foot locale… Mais Nick insiste, opiniâtre. Il a trouvé la femme de sa vie et n’est pas prêt à la lâcher comme ça… Et Sheeni finit par se laisser séduire par cette attitude qu’elle juge hautement romantique, très “française”.
Mais le sort s’acharne sur Nick… Alors qu’il est sur le point de “conclure”, sa mère lui annonce qu’ils retournent au bercail.
Il élabore alors un plan pour revenir au plus vite auprès de sa promise : elle doit se débrouiller pour que le père de Nick trouve un emploi dans le coin, et de son côté, il fera tout pour être renvoyé près de ce dernier. La méthode pour y parvenir : devenir méchant, insupportable, faire les pires bêtises et se faire virer de la maison…
Mais comme le brave garçon est incapable de faire le mal, il s’invente un double, François Dillinger, véritable bad boy intrépide et sans gêne, n’hésitant pas à recourir aux moyens les plus extrêmes pour parvenir à ses fins…
Be bad ! nouveau film de Miguel Arteta, raconte les mésaventures de ce Dr Jekyll & Mr Hyde boutonneux, dont chaque action entraîne une série de catastrophes et l’éloigne un peu plus de son but. Il se retrouve avec des parents contrariés et la police à ses trousses, doit composer avec l’hostilité des parents de Sheeni, prêts à tout pour préserver l’intégrité de leur fifille adorée et la concurrence déloyale de Trent.
Si j’étais moi-même méchant, je dirais que ce long-métrage manque justement de méchanceté, de cruauté, d’humour noir ravageur… Que le réalisateur, Miguel Arteta reste trop timoré, incapable de jouer à fond la carte du burlesque qu’un Blake Edwards ou des Frères Farrely auraient su parfaitement exploiter… Que cette comédie sympathique reste bien trop sage, alors que tous les ingrédients étaient réunis pour donner un véritable délire bête et méchant.
Mais voilà, on ne force pas sa nature… Même si j’aurais préféré un peu plus de piquant, d’audace et de férocité, j’ai quand même pris du plaisir à ce spectacle gentiment loufoque, jouant sur l’opposition de caractères entre Nick et François, son double maléfique…
Il faut dire que la représentation du côté sombre de Nick est assez délectable pour le cinéphile français : il s’agit d’un dandy frenchy très calme, à la fois gentleman et voyou, au look tout droit sorti des sixties, avec sa fine moustache, ses polo et gilet BCBG, évoquant les Delon et Belmondo de la grande époque.
D’ailleurs, on pense beaucoup à un des films de ce dernier, Le Magnifique, de Philippe de Broca, dans lequel il incarnait un jeune homme tranquille s’imaginant des aventures héroïques.
Ces références à la culture française, à Gainsbourg, Camus et la Nouvelle Vague,confèrent à ce film américain une touche d’élégance assez inhabituelle, qui justement fait tout son charme et son originalité (toute relative…).
Par ailleurs, le film peut s’appuyer sur des acteurs sympathiques : Steve Buscemi en père complètement à l’ouest, Zach Galifianakis en beau-père filou et escroc, Ray Liotta en flic pourri ou Ari Graynor en bimbo écervelée.
Plus, évidemment, Michael Cera, avec sa petite gueule d’éternel adolescent, déjà vue dans Juno ou Une nuit à New-York, qui semble beaucoup s’amuser à jouer les canailles françaises, même s’il peine à faire de ce double une figure virile totalement crédible. Doit-on y voir une amorce vers une nouvelle carrière plus adulte ?
Plus, aussi, la révélation du film: Portia Doubleday, qui, à tout juste 22 ans, fait preuve d’une belle présence à l’écran et d’une certaine maturité dans le jeu. A suivre, donc, dans les années à venir…
Bref, sans être la comédie du siècle, ni de l’année, Be bad! possède néanmoins quelques arguments qui hissent le film de Miguel Arteta un peu au-dessus de la moyenne. Il y a probablement mieux à voir sur les écrans, mais les comédies américaines jouant sur la subtilité et les références culturelles sont suffisamment rares pour que l’on fasse la fine bouche…
A tester si vous cherchez une comédie légère et distrayante qui ne tombe pas dans la trivialité…
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Réalisateur : Miguel Arteta
Avec : Michael Cera, Portia Doubleday, Steve Buscemi, Ray Liotta, Justin Long, Ari Graynor, Zach Galifianakis
Origine : Etats-Unis
Genre : comédie indie
Durée : 1h31
Date de sortie France : 01/09/2010
Note pour ce film : ●●●○○○
contrepoint critique chez : Rob Gordon
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Moi j’adore Michael Cera. C’est dit !
A 22 ans, on ne peut pas encore lui demander d’avoir d’autres roles que l’ado pré-pubere (d’autant plus qu’il ne semble pas développer de pilosité faciale ou dorsale!).
Son role de timide lui va à ravir et est toujours aussi charmant. Son méchant double fait ressortir en plus cette naiveté des premiers émois, et moi, je craque !
C’est pas la comédie de l’année, on est d’accord, mais un bon petit moment de détente !
Ah, mais moi aussi je l’apprécie, cet acteur ! Et j’ai aussi passé un bon moment devant le film.
Mais avec un tel sujet, une petite pointe d’humour noir et de méchanceté supplémentaires auraient été bienvenues !