Ceux qui ont connu une expérience de mort imminente décrivent le passage vers l’au-delà comme un long tunnel débouchant vers une source de lumière. Mais personne n’était capable de dire combien de temps il fallait pour sortir de ce tunnel… La réponse, on la connaît désormais : trois ans.
C’est le temps qu’il aura fallu à After life pour débarquer sur nos écrans, après une sortie américaine certes discrète.
Ce thriller fantastique, signé Agnieszka Wojtowicz-Vosloo – oui, c’est pas facile à retenir – a pour héroïne Anna (Christina Ricci), une jeune femme qui, suite à un accident de voiture, se retrouve sur la table de travail d’un thanatopracteur, Elliot Deacon (Liam Neeson). Celui-ci lui annonce qu’elle est… décédée et qu’il doit la préparer en vue de son enterrement, prévu d’ici à quelques jours.
Evidemment, la jeune femme émet quelques doutes. Bien qu’un peu sonnée, elle se sent bien vivante et elle se méfie de ce croque-mort qui lui injecte un puissant sédatif dès que ses proches viennent se recueillir quelques instants sur son “cadavre”…
Et elle n’est pas la seule à avoir des doutes quand à son présumé décès. Son petit ami (Justin Long) essaie d’enquêter sur ce qui lui est réellement arrivé, et trouve étrange que Deacon lui interdise de voir la dépouille d’Anna. Et le spectateur aussi va pouvoir se demander, tout au long du film, si Deacon est un passeur qui aide ses “clients” à quitter le monde des vivants pour rejoindre celui des morts ou juste un psychopathe un peu trop pressé d’enterrer celles et ceux qui ne profitent pas assez de la vie à son goût…
Tout le suspense de ce petit film tient sur cette question, et cela suffit à nous tenir en haleine pendant toute la durée du film, voire au-delà, pour ceux qui auront l’envie de décortiquer le film dans ses moindres détails… Car les indices qui laissent à penser qu’Anna est bel et bien morte sont aussi nombreux que les éléments qui tendent à prouver qu’elle est encore vivante (et du coup, plus pour longtemps). Malicieusement, la réalisatrice s’ingénie à semer jusqu’au bout le trouble dans nos esprits, même au-delà de l’ultime scène du film.
Cela donne un certain cachet au film, qui sans cela, aurait pâti d’un dénouement somme toute assez prévisible, et qui manque par ailleurs d’un peu de tonus.
L’ensemble donne en effet souvent l’impression d’être inabouti, trop court et manquant de liant.
Ce qui n’empêche pas d’apprécier les quelques séquences de cauchemar distillées par la cinéaste, assez flippantes mais pas toujours très cohérentes, ou d’apprécier le numéro de cabot de Liam Neeson en thanatopracteur, au choix, psychopathe ou psychologue, funèbre en grande pompe. Et puis surtout, surtout, le film est un prétexte à dévoiler les jolies formes de Christina Ricci, qui passe l’essentiel du film complètement nue ou juste vêtue d’une nuisette rouge sexy en diable, apte à faire monter l’érotomètre à son maximum.
Rien que pour ce spectacle réjouissant, qui permet de revoir l’actrice au cinéma, où elle se fait plutôt rare ces derniers temps (1) After life méritait bien de sortir de son tunnel et d’être projeté sur quelques écrans français. Pourquoi pas, après tout… Le public est moins regardant l’été, et plus enclin à s’abandonner à ce genre de film plus modeste. Et le genre fantastique étant si faiblement distribué de nos jours que l’on ne va pas faire la fine bouche…
(1) : Elle est également à l’affiche de Bel-ami de Declan Donnellan et Nick Ormerod, actuellement en salles
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Réalisatrice : Agnieszka Wojtowicz-Vosloo
Avec : Christina Ricci, Liam Neeson, Justin Long, Chandler Canterbury, Celia Weston
Origine : Etats-Unis
Genre : Croque-mort ou croque-vie?
Durée : 1h44
Date de sortie France : 18/07/2012
Note pour ce film : ●●●○○