Ayant grandi au cœur de la génération qui a vu débarquer mangas et animés de toute part sur nos écrans comme dans nos librairies, c’est sans surprise que Mathieu Bablet et Blacky San se révèlent fans de tokusatsu.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas, sachez que se cachent sous ce terme tout un univers cher aux japonais dans lequel nous croiserons les Bioman, Ultra-Man et autres power-rangereries dans lesquelles des ados sans peur revêtissent leurs plus beaux costumes colorés pour aller mettre des coups de tatanes à de gros monstres bien dégueus !
Et si depuis leur origine – notamment avec Godzilla et la menace nucléaire – les films de tokusatsu ont toujours reflété les thématiques de leur époque, aujourd’hui encore, notre duo se plie à l’exercice en mettant en scène une bande d’ados zonant en costumes de Super Sentai dans monde où la menace kaiju a totalement disparu, se retrouvant alors à uberiser leurs services via une appli’ sur laquelle ils seront notés à coup d’étoiles pour des petits boulots sans gloire… qu’il s’agisse de séparer des alcoolos notoires au troquet du coin, d’assurer le rôle de vigile dans un magasin de fringues, ou encore – pourquoi pas – ramasser les feuilles mortes dans la cour de la copro’ en arborant un masque bien badass ?!
Cependant, tout comme Satoshi – le Force Rouge leader de notre team de Sentai –, nous ne sommes pas dupes : on se doute bien que dans notre monde totalement détraqué par la folie humaine, le danger gronde et attend tapi dans l’ombre l’étincelle qui mettra le feu aux poudres !
Un premier tome duquel transpire l’amour des auteurs pour cet univers, truffé de mille et une références tout en s’ancrant au mieux dans l’air du temps, prenant le temps de développer un vrai background pour ses personnages et poser de solides bases pour la série… tout en laissant présager un déferlement d’action pour la suite, sur laquelle les virtuoses crayons de Singelin ne manqueront pas de nous décalquer délicieusement la rétine !
Shin Zéro, Tome 1/3, de Mathieu Bablet & Guillaume Singelin (Ed. Rue de Sèvres – Label 619)