– No future, de Jef & Corbeyran –

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Alors, alors, qu’est-ce qu’on a aujourd’hui… No Future… ? C’est récent, ça ? On dirait un peu une vieille bédé SF des Humano’, quand même…
Bon, voyons…

Ah ouais ?! La fameuse héroïne à gros nichons et à grande gueule, engoncée dans un p’tit futal qui lui fait un camel toe bien ostentatoire et un mini-top au décolleté outrancier ?! On est vraiment bien dans la SF à papa, là, dis donc !
Bon, laissons-lui une chance…

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OK : la nénette en question est une mercenaire connue pour ses méthodes expéditives et engagée par la présidente d’un important groupe pour récupérer des documents importants qui lui auraient été dérobés… vous la sentez, la grande méchante qui se cache derrière ce sourire tout aussi grand… ? Bien trop grand… et bien trop évident !
Allez, on continue…

Or donc, la mercenaire retrouve le voleur, un mec arborant une cravate à la Kevin Bacon dans Footlose… et aux idées tout droit venues de la même époque ! Et vas-y qu’ça vanne les vegans, et vas-y qu’ça s’plaint qu’un mec peut plus rien dire dans ce matriarcat qui s’est établi, et vas-y qu’ça balance qui si t’es pas « racisé », bah, en fait, c’est toi la minorité… hey, on serait pas à deux doigts d’la théorie du grand rassemblement, là ?!
Chelou que Delcourt édite une BD aussi réac’ !

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Et pourtant, plus on avance, plus au fil des pages se dégage un message bien plus fin et d’actualité qu’il n’y parait de prime abord, montrant via cette néo-société techno-écolo-inclusive que, quels qu’ils soient, les extrêmes sont fatalement dangereux… même lorsqu’ils sont à la base pleins de bonnes intentions. D’ailleurs, ne dit-on pas que l’enfer en est pavé, de bonnes intentions ?!

Une fois le sous-texte décelé, on réalise que le taf fourni par les auteurs se révèle bien plus élaboré qu’on avait pu le croire initialement : derrière cette énième héroïne à gros nichons et son beauf de partenaire imposé, ce sont tous les codes du classique buddy movie des années 80s qui sont égrenés, et visuellement, c’est hallucinant à tel point les références à tout un pan cinématographique sont omniprésentes, de Verhoeven à Carpenter en passant par Zemeckis… et carrément même par notre Bebel national et le Cobra du Club Dorothée ! Le travail sur les couleurs est lui aussi à noter, comme si celles-ci avaient alors été aussi flashouilles que kitchouilles, avant de s’élimer et passer au fil des nombreux feuilletages… et des longues années dans votre bédéthèque !

Comme quoi, de la désuète bédé réac’ à papa au joyeux hommage régressif il n’y a qu’un pas !

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No Future, de Jef & Corbeyran (Ed. Delcourt)

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