A la base, En attendant Bojangles est un roman. Un premier roman d’Olivier Bourdeaut, unanimement salué par la presse et le public comme un grand livre, poignant et sincère, drôle et émouvant.
Pour tout vous dire, ce roman, je ne l’ai pas lu.
Pourtant, quand passe entre mes mains l’adaptation dudit roman par Carole Maurel et Ingrid Chabbert, pas instant je n’hésite : j’ai beau ne rien connaître de l’histoire, ces deux noms inscrits sur la couverture sonnent pour moi comme un gage évident de qualité.
Immédiatement, je me plonge dans la lecture, et immédiatement, je suis sous le charme.
Le charme des mots d’Ingrid Chabbert, bien sûr, purs et sensibles, légers et doux : pas de longues phrases, de logorrhée, Ingrid Chabbert tire de l’humour et de l’amour, de l’absurde et de la poésie, de la mélancolie ou de la folie juste l’essentiel pour transmettre une idée, un sentiment, une émotion… des émotions.
Le charme du dessin de Carole Maurel, aussi, son trait pur et sensible, léger et doux : pas de superflu ou d’esbroufe, quand Carole Maurel dessine un poignet, une cheville, le mouvement nous happe et nous entraine ; quand Carole Maurel esquisse deux coups de crayon sur ses jolies couleurs, une ambiance toute particulière nous enrobe ; quand Carole Maurel dessine un regard, des tonnes d’émotions nous submergent ; quand Carole Maurel dépose délicatement en surimpression les paroles de Mr Bojangles* sur ses pages, la voix de Nina Simone entonne cette chanson dans ma tête de sa voix si pure et sensible, légère et douce, et l’émotion me submerge… encore !
A ce moment, là, je referme le livre et le pose délicatement le temps de lancer ladite chanson.
Cette chanson est belle, pure et sensible, elle parle d’amour, de fête et de joie… Cette chanson est triste, aussi, elle parle de misère, de solitude et de mort. Pourtant, envers et contre tous ces coups durs, Mr Bojangles danse, danse, danse et danse encore et encore…
Danse comme danse l’héroïne de l’album, encore et encore, quoi que la vie lui réserve…
Danse comme danse avec elle son mari, qui l’aimera encore et encore, quoi qu’il advienne…
Danse comme ils dansent tous deux sous les yeux de leur fils, qui les regarde encore et encore, ne voyant qu’amour et joie, quoi que la réalité lui impose…
Afin de vous préserver toute la subtilité de cette belle histoire, je n’en dévoilerai pas plus et arrêterai donc là ce billet, bien conscient qu’il m’est inutile d’insister encore et encore sur le côté pure et sensible de ce livre… et les tonnes d’émotions qui vous submergeront à sa lecture.
En attendant Bojangles, de Carole Maurel & Ingrid Chabbert (ed. Steinkis).
* Mr Bojangles, par la grande Nina Simone.