Un chat glande en slibard sur son canapé. Il boit un coup, avale de travers, tousse, crache… sur une prise de courant, s’électrocute, et meurt.
Un chat glande en slibard sur son canapé. Il boit un coup, avale de travers, tousse, crache… sur une prise de courant, s’électrocute, mais ne meurt pas. Il sort de chez lui, se fait renverser par un croco’ en rollers, trébuche, bouscule un chien qui passe, tombe… sur son parapluie, s’empale, et meurt.
Un chat glande en slibard sur son canapé. Il boit un coup, avale de travers, tousse, crache… sur une prise de courant, s’électrocute, mais ne meurt pas. Il sort de chez lui, se fait renverser par un croco’ en roller, trébuche, bouscule un chien qui passe, tombe… sur son parapluie, manque de s’empaler, mais ne meurt pas. Le passant bousculé, fâché, lui colle son parapluie au travers de la tronche. Le chat fuit, évite une bouche d’égout ouverte en s’accrochant à une corde… reliée à un tas de briques, provoque leur chute, se les prend sur le museau, et meurt.
La légende voulant qu’un chat soit doté neuf vies, et notre félin en ayant déjà cramé trois sous nos yeux amusés, il aura quand même l’occaz’ de reprendre encore six fois sa p’tite life sur son canapé, boire, s’étouffer, s’électrocuter, s’empaler, s’auto-lapider… et plus, si affinités.
Pauvre matou, déjà crevé trois fois, et pourtant, le pire reste toujours à venir !
Alors, oui, exposé comme ça, ce principe de répétition et d’éternel recommencement peut décourager et paraître rébarbatif, mais c’est sans compter sur l’humour macabre et sadique de Loic Dauvillier, qui s’amusera à trouver chaque fois une mort plus originale et cruelle pour le malheureux chat slipé… et pour le bienheureux lecteur sadique !
D’autant plus que si la répétition est de mise pour le scénar’, elle ne l’est pas vraiment pour le dessin : même si les premières pages seront systématiquement reprises case par case lors de la résurrection suivante, Tanxxx les redessinera chaque fois avec un soin du détail de plus en plus poussé. Ainsi, nous verront le trait s’épaissir – donnant plus de corps aux personnages, des textures et des décors apparaître – donnant plus de relief au monde les entourant, des ombres se dessiner – donnant plus de profondeur et de gravité au récit… jusqu’à une fin bien sombre, inattendue autant qu’inexorable.
Trois p’tits chats, chat qu’est mort, mort de rire… un délicieux petit jeu macabre, inventif et diablement bien foutu, où l’on pouffe autant que le greffier souffre.
Neuf Pieds Sous Terre, de Tanxxx et Dauvillier (ed. Six Pieds Sous Terre)
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En tant que noble représentant de la race féline, je ne peux que m’insurger devant ce massacre de chats, fussent-ils slippés, ou devant l’idiotie de mon congénère qui n’a rien de mieux à faire que de cracher sur une prise de courant.
A part ça, je dois reconnaître que mon confrère, qui s’y connaît en glande en slip (vert, de préférence) est plutôt inspiré sur ce texte. Ah ça, dès qu’il s’agit d’être sadique avec les félins, il répond présent… Vous croyez que je dois le dénoncer à Brigitte Bardot?