– New School, de Dash Shaw –

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Luke est grand, Luke est beau, Luke est fort.
Luke est drôle, Luke est intelligent, Luke est doué en tout… en dessin, surtout. Il dessine bien, Luke.
D’ailleurs, un jour, Danny décalque un dessin de Luke, empruntant ainsi quelques instants les talents de ce grand frère si parfait à ses yeux, et récoltant auprès de ses amis ces petits instants de gloire généralement destinés au génial Luke.

Mais, comme dit précédemment, Luke est grand, Luke est fort… et Luke est un peu impulsif, aussi. Du coup, lorsqu’il découvre la petite supercherie de son timide petit frère, il lui tombe méchamment dessus… un peu trop méchamment, même.

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Une réaction qui poussera leurs parents à réfléchir quant à la situation… et à y trouver une solution. Peut-être que d’envoyer Luke travailler sur ce projet de parc d’attraction dans cette île aussi lointaine que coupée de tout serait bénéfique à tous : le grand frère y trouverait l’occasion de voler de ses propres ailes et d’acquérir son indépendance, alors que le cadet pourrait enfin s’épanouir sans être constamment écrasé par l’ombre étouffante de son ainé.

Espérance doublement comblée, le premier étant devenu si indépendant qu’il ne donne plus aucune nouvelle à sa famille, et le second, enfin considéré par ses parents, se voyant confier la lourde tâche d’aller à la rencontre de son grand frère afin de le convaincre de rentrer à la maison.

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De là, grâce à des dessins hyper-minimalistes posés sur de grands aplats de couleurs aléatoires, de gros coups de pinceaux improvisés, ou même des photos sans aucun lien avec l’histoire – comme si le narrateur, compulsif, avait gribouillé ses ressentis sur le premier bout de papier venu – Dash Shaw nous embarque dans une expérience étrange, tant d’un point de vue visuel que scénaristique, à la suite de deux jeunes américains moyens à la fois exaltés et complètement paumés, fascinés mais aussi révulsés par cette île étrange et étrangère.

Entre roman initiatique sur le passage à l’âge adulte, récit d’anticipation teinté de fantastique et de fanatisme, et critique d’une société américaine colonialiste et paternaliste, ce New School  dénonce, dissèque, dérange, intrigue, impressionne, ou envoute… et jamais, ô grand jamais, ne laisse indifférent !

New School - Dash Shaw

New school, de Dash Shaw (ed. Çà & Là).

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