Il pleut.
Les gouttes de pluie tombent sur un petit bonhomme.
Un petit bonhomme préhistorique.
Les gouttes de pluie réveillent le petit bonhomme préhistorique.
Les gouttes de pluie, abondantes, gonflent le fleuve.
Effrayé par la crue, le petit bonhomme préhistorique se réfugie au sommet d’un gros rocher.
Après la pluie, vient le beau temps… enfin.
Se présente alors un autre problème majeur : la faim.
Le petit bonhomme préhistorique se met en quête d’un repas…
Ainsi, de fil en aiguille, on se laisse aller à suivre les petites aventures – muettes – de ce petit bonhomme, sans jamais vraiment savoir où l’on va ni à quoi s’attendre réellement…
Et peu importe, finalement : quel plaisir de se faire balader de la sorte tant le dessin nous enchante, son trait des faussement simple et ô combien expressif, ses couleurs de toute beauté…
Et puis, un anachronisme par-ci, une étrangeté par-là, l’apparition soudaine d’un langage sommaire mais pourtant familier, nombre d’indices parsemés judicieusement au long des pages nous mettent petit à petit la puce à l’oreille quant au caractère pas forcément si futile ce voyage.
Intrigués, piqués par la curiosité, c’est donc avec un plaisir encore et toujours plus intense que nous poursuivrons notre lecture… jusqu’à cet épilogue surprenant et plein de douceur, sur lequel nous refermerons ce bel album le sourire aux lèvres et le cœur léger.
Ame perdue, de Grégory Panaccione (ed. Delcourt – Shampooing).