Un homme vêtu d’un bleu de travail sonne à la porte.
Une femme vêtue d’une nuisette vaporescente lui ouvre.
Lui : « Bonjour, je suis le plombier ! »
Elle : « Huuuum, comme vous avez un gros tuyau… »
Haaaa, ces souvenirs chauds et moites des temps anciens où nous nous installions, une boite de kleenex à la main, devant le film érotique du dimanche soir sur M6.
« La petite chaine qui monte », qu’ils disaient… bah, j’peux vous dire qu’y avait pas qu’la petite chaine qui montait !
Et pourtant, avouons-le, ce n’était pas fameux, hein ?!
Alors oublions, ces antiques resucées (si j’ose dire), et penchons nous plutôt sur les Histoires Inavouables d’Ovidie et Jérôme d’Aviau.
Dans cet album, au diable ces vieux clichés éculés (si j’ose dire), bonjour cet agréable petit vent de fraicheur… et ce petit frisson de plaisir qui en découle !
En confessant ses propres expériences intimes, ou recueillant de-ci de-là les petites aventures coquines de tout un chacun (de celles que l’on confie à son meilleur ami à demis mots… et à demie-molle, si j’ose dire), Ovidie nous titille gentiment mais ardemment grâce à des scènes d’un quotidien que l’on pourrait presque qualifier de banal… ou tout du moins auxquelles vous pourriez facilement vous identifier.
Ainsi, toute jeune fille pourrait se reconnaître, le rose aux joues, en cette demoiselle scrutant son appartement à la recherche d’un sex-toy convenable ; tout jeune homme pourrait craindre, le rouge aux joues, que l’amitié virile qu’il partage avec son pote ne dégénère de la sorte ; n’importe quel clubber pourrait espérer, le pourpre au gland, tomber sur cette paire de nanas canons enflammant tant le dancefloor que les chambres à coucher…!
Une impression appuyée d’autant par le dessin de d’Aviau – élégant, délicat, et sensuel à souhait – qui évite lui aussi l’imagerie classique usée jusqu’au string (ou jusqu’à la corde, c’est selon), remplaçant la sempiternelle blonde à forte poitrine et au brushing improbable par de jolies demoiselles aux proportions bien plus proches de la normale… ou de celles de votre jolie voisine, par exemple !
Quelle joie (ou quelle jouissance, c’est selon), que ces histoires qualifiées d’inavouables nous soient tout de même avouées, car il eut été dommage de passer à côté de ces témoignages souvent drôles, parfois touchants, jamais vulgaires ni crado, toujours légers et frais, résolument moderne et dans l’air du temps, gentiment provocants et simples juste ce qu’il faut pour finalement les rendre si affriolants !
Histoires inavouables, d’Ovidie & Jérôme d’Aviau (ed. Delcourt – Erotix).