– Orignal, de Max de Radiguès –

Pour qui suit régulièrement cette Rubrique, mon intérêt (et le mot est faible) pour Max de Radiguès ne devrait plus être une surprise.
Systématiquement touché par sa sensibilité, sa justesse, et sa fraicheur – servies pas une narration et un graphisme extrêmement limpides et fluides, à la fois des plus simples et ô combien personnels – chacun de ses livres aura été un véritable coup de cœur.

Orignal, son dernier album en date (recueil des fanzines Moose vendus via son site internet et en partie publiés au sein de la revue Alimentation Générale) ne fera pas exception à la règle.

Une nouvelle fois, Max de Radiguès nous y raconte une histoire d’adolescents qui saura nous prendre aux tripes tant elle se révèle vibrante de sincérité et criante de vérité. Mais si Frangins ou 520 km nous emportaient par leur douce nostalgie, leur mélancolie, et leur légèreté, c’est un aspect bien plus sombre qui viendra ici nous gifler violemment.

En relatant l’histoire de ce garçon martyrisé – pour ne pas dire « torturé » – par le caïd de son collège, avec la pertinence et la finesse qu’on lui connait, Max Radiguès nous secouera au plus profond.
On sera parfois révolté, d’autre fois désemparé, mais toujours intimement concerné et plein d’empathie pour ce petit bonhomme si fragile et si attachant.

De plus, par l’apparition de cet Orignal éponyme, une certaine touche de poésie, d’onirisme, et presque même de magie viendra encore s’ajouter à cet ensemble déjà fortement émouvant.

Un récit faisant preuve aussi bien d’une grande maitrise que d’une grande simplicité, entre chronique adolescente et fable cruelle, qui saura vous choquer, vous indigner, ou vous envouter… mais qui jamais ne vous laissera indifférent.

Orignal, de Max de Radiguès (ed. Delcourt – Shampooing).