Trop bon, le Chat de Simon !

Chalut les humains,

Le truc que je kiffe le plus au monde, après manger – pour un chat, c’est sacré – faire la sieste et me cultiver devant un bon film, c’est de faire enrager mon maître.
Et trouver tous les moyens possibles et imaginables pour y parvenir…

Il y a la méthode bruyante : miauler à lui en vriller les tympans. Mais je ne le fais pas souvent, ça me fatigue les cordes vocales…

Il y a aussi la méthode Chattila – semer le chaos sur mon passage et foutre le dawa un peu partout dans l’appart’ : je saute et cours partout jusqu’à renverser des objets fragiles, en verre ou en cristal de préférence, je grimpe aux rideaux (au sens propre, bien sûr…), je griffe le canapé ou les papiers peints, je mâchouille toutes les plantes vertes jusqu’à en devenir malade, ou encore, je m’ingénie à mettre de la litière un peu partout autour de ma caisse… Ca “enchante” mon maître. Hé, hé…
Bref, je transforme l’appartement douillet en champ de ruines. Qu’est-ce que vous voulez, j’y peux rien. C’est dans ma nature. J’aime bien mes petites habitudes, d’accord – la pâté à heure fixe, la séance de câlins quand mon maître rentre du boulot, le moment du dodo du soir… – mais j’aime pas l’ordre. J’suis un rebelle, moi ! Un Chat-Guevara !

Autre méthode diaboliquement efficace, la méthode dite du “j’te colle partout”. Ca consiste à rester tout le temps dans les pattes de mon maître, au risque de le faire perdre l’équilibre – juste un peu, hein, sinon il n’y aura plus personne pour me donner à bouffer… – et sauter sur ses genoux à la moindre occasion, surtout quand il doit taper toutes ses critiques en retard… Ah, ça, c’est pas pratique de taper un texte avec un chat allongé sur le clavier… Moi-même, je n’apprécierais pas trop qu’il vienne se mettre dans mes pattes quand je tape mes textes… oikào)fgreolh^phlk
Hé, dégage de là, maître indigne ! Kssss… Gnap! Tu ne l’as pas volé ce coup de dents… Ca t’apprendra à me déranger dans l’élaboration de ma féline prose…

Bref, reprenons, je disais donc que tous les moyens sont bons pour faire sortir mon maître de ses gonds. Ca m’amuse beaucoup de le voir péter un câble, lui qui est d’ordinaire si calme, si gentil… Ben quoi, il faut bien rigoler dans la vie…

Tout ça pour dire que je me suis beaucoup reconnu dans le chat de Simon Tofield, un félin fort sympathique, qui passe son temps à réclamer à manger, chasser les oiseaux, et expérimenter mille-et-une façons d’empoisonner la vie de son propriétaire…
Pas ingrat pour deux sous, le bonhomme lui a rendu hommage en lui dédiant plusieurs courts-métrages, dont le premier “Cat Man do” a remporté un beau succès dans les festivals de courts-métrages où il a été présenté.
Pour votre plaisir, le voici :

Et aujourd’hui, il lui a consacré un bouquin entier, “Simon’s cat – une calamité de chat”, suite de petites histoires sans paroles, sous formes de dessins uniques ou de brefs comic-strips – dans la lignée de “Garfield” ou de “Calvin & Hobbes” – qui montrent plusieurs tranches irrésistiblement drôles de la vie de ce chat (pas) comme les autres…

Parmi les grands moments de cet ouvrage, citons le combat épique entre le matou et son maître, déterminé à le faire entrer dans sa caisse de transport pour aller chez le vétérinaire… Ha, ha, ha, je n’aurais pas fait mieux…
Ou la tronche dépitée du brave humain qui, après avoir passé deux heures à monter un arbre à chat en kit façon Ikéa, constate que l’animal préfère jouer avec le carton d’emballage… Hi hi hi, moi aussi je kiffe faire ça…

Bref, le chat de Simon, c’est un matou, un vrai… Un exemple à suivre pour tous les chatons, à qui je recommande vivement la lecture de cet ouvrage hautement éducatif, en plus d’être joliment dessiné, dans un noir et blanc tout simple mais très expressif.

Je le recommande aussi à tous mes amis humains propriétaires de félidés. Cela leur apportera un peu de réconfort en leur apprenant qu’ils ne sont pas les seuls à souffrir du comportement attachiant de leur animal de compagnie – les pauvres…
Et à tous les autres, qui riront bien des malheurs des autres et se diront qu’ils ont eu raison de ne pas adopter de chat – les idiots…

Bon je dois vous laisser en urgence… Il y a mon maître qui n’a pas trop apprécié la morsure de tout à l’heure et qui revient en colère, armé d’un pulvérisateur à plantes vertes…

Plein de ronrons,

Scaramouche.

Le livre :

Simon’s cat – Une Calamité de chat de Simon Tofield (éd. Fleuve noir)

Autour du livre :

Le site officiel de Simon’s cat : pour voir d’autres courts-métrages et découvrir
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