Pshhhh…
Une tafe sur le bédo, les pupilles qui se dilatent, les muscles qui se détendent, le cerveau qui s’embrume…
Une gorgée de rhum, les papilles qui frétillent, la gorge qui s’enflamme, les neurones qui fondent…
« Hey, pas question de s’endormir, on s’est pas tapé toute ces bornes pour que dalle ! »
Un acide, pour capter au mieux l’essence de la teuf, ressentir le son plus qu’on ne l’entend… peut-être même « voir » le son.
La montée continue, le sang qui coule à flot dans les veines, le cœur qui s’accélère, le cerveau qui s’emballe…
Boum-boum-boum-boum-boum…
Les basses qui serrent les tripes, les tweets qui fendent le crâne, le beat qui vrille la tête…
Flash…!
Les spots qui crament la rétine, le stroboscope qui file des spasmes, les gyrophares qui nourrissent la parano’…
Et cette montée qui n’en finit pas…
La perception qui part en couille, la raison qui s’fait la malle, les hallu’ qui semblent si réelles…
Panique, sueur froide, souffle court…
…Putain, elle est où la sortie ?!
On tente le retour au calme, on inspire de grandes bouffées d’air, on prend de nouveau conscience de son corps…
…putain, elle est longue cette descente !
Flash… !
Une lumière transperce enfin les ténèbres…
Boum-boum-boum-boum-boum…
La musique traverse de nouveau ce mur de coton…
Le cœur qui ralentit, le cerveau qui ressuscite, la raison qui revient tout doucement…
Retour à la réalité…
…et on te tend déjà un bédo !
Vous avez saisi le concept ?
Julien Loïs vous embarque à l’arrière de sa camionnette toute pourave en compagnie de trois lascars bien décidés à triper comme des ouf’ à une des plus grosses free party de tous les temps…
…et pour être sûr de profiter à fond de la soirée, la p’tite troupe s’envoie gaiment toutes sortes de substances plus ou moins licites !
Le problème c’est que le p’tit cousin, peu habitué à tous ces excès, ne va pas tarder à virer en bad trip, passant part toutes les étapes possibles et obligatoires ; du gros kiff à la vieille fonce-dé vaseuse en passant par la phase de persécution carrément psyché’ !
Un délire surboosté aux psychotropes, donc, mais pas que : ce qui nous file la pèche et nous retourne la tête dans ces pages, c’est aussi l’humour décapant dont sont truffés les dialogues et les situations invraisemblables, et surtout, ce dessin bien vénèr’, n’ayant pas peur d’exploser les proportions ou d’abuser des couleurs qui flashent pour te scotcher la rétine !
Sérieux, mec : cet album, c’est du pur matos pour un pur trip !
Panique à Sonic City, de Julien Loïs (ed. Même Pas Mal).