Il y a quelques temps, nous parlions de Clément Baloup à propos de ses superbes Mémoires de Viet Kieu (click). Aujourd’hui, Clément nous embarque de nouveau au Vietnam, mais cette fois-ci pour une pour une fiction se déroulant au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, à l’époque où De Gaulle se battait pour que l’Indochine reste une province du grand Empire Français.
Dans La concubine rouge, nous suivrons la vie d’Olivier Berteaux – capitaine affecté au Corps Expéditionnaire Français d’Extrême-Orient – au sein d’un fortin isolé qu’il doit protéger des attaques répétées du Viêt-Minh.
Perdu dans l’enfer vert de la jungle vietnamienne, son corps mais aussi sa raison seront mis à rude épreuve : son corps subissant les attaques régulières de fièvres paludiques, sa raison soumise au doute lorsqu’il réalisera que les êtres les plus violents et immoraux ne sont pas forcément dans le camp de ceux que diabolise la France, mais bien dans ses propres rangs.
Des problèmes de conscience qui n’iront qu’en s’amplifiant lorsqu’il tombera sous le charme de cette jolie « indigène » qu’il retenait prisonnière au camp…
Et si Clément Baloup apporte sa sensibilité et ses connaissances à cette belle histoire d’Amour sur fond d’Histoire, il en confie la partie graphique à son compère Mathieu Jiro. L’illustrateur réalise ici un superbe travail visuel, faisant disparaître le classique trait noir de ses dessins grâce à habile jeu de formes et de couleurs appuyé sur des aplats informatiques parfaitement maîtrisés.
Un traitement orignal et accrocheur apportant encore plus de force et de corps à cette romance à la fois tendre et cruelle.
La concubine rouge, de Clément Baloup et Mathieu Jiro (ed. Gallimard – Bayou).