* Pour ceux ayant manqué le début : chroniques des deux premiers tomes ici et là.
Pour le troisième tome de son Extravagante Comédie du Quotidien, Gregory Mardon nous invite une nouvelle fois à cette soirée déguisée qui ouvrait les précédents opus.
Cette fois, nous oublierons Fabrice et Gladys, et survolerons rapidementCyril et Natacha, pour se focaliser sur un nouveau couple : Jean-Pierre et sa solitude !
Timide à l’extrême, Jean-Pierre subit son statut de célibataire sans même essayer de se battre, laissant lamentablement passer les occasions et s’enfermant dans son triste train-train d’homme seul.
Et pourtant, un jour, las de cette situation désespérante, il se décide à passer à l’action… enfin, l’action discrète, tout de même : au lieu d’aborder ses proies de façon frontale, le timoré glissera des mots doux dans les sacs des jolies femmes croisant son chemin.
Cet album sera donc l’occasion pour Mardon de poursuivre son étude inspirée des relations sentimentales, amoureuses, et / ou charnelles de cet étrange animal qu’est le trentenaire citadin (hyper-)actif.
Cet album sera aussi l’occasion pour Mardon d’observer d’un œil acerbe la solitude dans laquelle parviennent à s’enfermer ces personnes qui, bien qu’ils habitent des villes comptant des millions d’habitants, se contentent finalement de la « cyber-amitié » de leurs contacts facebookiens.
Cet album sera également l’occasion pour Mardon d’écrire (et illustrer à merveille) une ode sincère et authentiqueaux femmes, à la Femme, aux villes, et à une ville : Paris !
Mais surtout, cet album sera l’occasion pour Mardon de faire preuve d’une grande maitrise narrative : il clos ici sa trilogie avec une grande cohérence, Jean-Pierre se révélant finalement être le lien entre les personnages de chaque tome, et les questions laissées jusqu’alorsen suspens trouvant enfin leur clé.
Un album bourré de qualités – tant visuelles que scénaristiques -, pour boucler une trilogie en comptant tout autant… et parvenant à rendre extraordinaire notre quotidien ordinaire !
Le dernier homme, de Grégory Mardon (ed. Dupuis).