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– Sérum de vérité, de Jon Adams –

« With great power comes great responsibility »

Ah, cette fameuse sentence que l’oncle Ben assène à Peter Parker avant de mourir dans ses bras… tant d’intensité et de profondeur en ces quelques mots !
Cette phrase qui guidera Spidey tout au long de sa vie et l’aidera à devenir le super-héros tel qu’on l’entend, véritable icone, doté d’une force physique époustouflante et d’un sens des valeurs sans limite.

Si ces paroles vibrent encore en vous aujourd’hui… alors passez votre chemin !
Oublié le super-héros dévoué et bon comme le bon pain, exit « your friendly neighborhood Spiderman » ! Dans Sérum de Vérité, Jon Adams donnera vie à des héros de seconde zone, désabusés et prisonniers de leurs petites vies minables d’américains moyens.

Ici, pas de scènes d’action renversantes entre les buildings de Manhattan, juste de pathétiques conversations dans une ville minable de banlieue…
Ici, pas de combat titanesque contre un super-vilain aussi charismatique que dangereux, juste le passage à tabac d’un pauvre gars obligé de voler sa nourriture dans une supérette…
Ici, pas de belle rouquine au corps de rêve accrochée au cou d’un beau-gosse en spandex, juste un quinquagénaire bedonnant au costume reprisé obligé de verser une pension alimentaire à la mégère l’ayant abandonné…
Ici, pas de Batmobile rutilante surgissant d’une Batcave hyper-équipée, juste un caddy rouillé trainant à côté d’une couverture miteuse installée derrière la station service…

 

S’ensuit alors une galerie de personnages tantôt suffisants et arrogants, tantôt déprimés et au bout du rouleau, mis en scène dans des strips de 3 cases qui, pour accentuer la monotonie de leur morne quotidien, résulteront de copiés/collés complètement assumés… et fort à propos !

Alors forcément, le premier reflexe est de se marrer face à ces succulents portraits de losers, mais en y réfléchissant bien, derrière cet humour décalé, caustique et cynique, ne décèlerait-on pas finalement un témoignage de la triste réalité qui pèse sur l’Amérique depuis quelques années…?

Sérum de vérité, de Jon Adams (ed. Cambourakis).

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