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– Les monstres de Mayuko, de Marie Caillou –

Ce que j’aime dans Alice au Pays des Merveilles, c’est la vision déformée et fantasmée que la fillette a du monde qui l’entoure, et qui donne lieu à cet univers fou et coloré, à la fois délicieux et terrifiant.

Les Monstres de Mayuko est en ceci comparable au livre de Lewis Caroll, sauf qu’ici la fillette tombe dans ce monde parallèle à cause d’une vilaine fièvre et non en ingurgitant de douteuses potions, et que l’action ne se situe pas dans l’Angleterre Victorienne du XIXème siècle mais dans une campagne japonaise aux allures d’antan.

Le fameux lapin blanc sera donc remplacé par Kitsune, un renard rusé et malicieux qui emportera, trimballera, et parfois même malmènera notre pauvre Alice – pardon, Mayuko – à travers ces paysages « frabuleux » emplis d’êtres étranges – yokais, tengus, et autres figures nipponnes issues de son imagination fiévreuse -, aussi attrayants qu’effrayants…

 

Pour donner corps à ce superbe cauchemar, Marie Caillou adopte ce visuel que l’on avait pu apprécier dans le film Peur[s] du noir, à la fois très doux et pourtant terriblement angoissant, traçant de son trait agréable, rond et régulier, des visages grimaçants et figés, des corps démantibulés et raides, des paysages géométriques et déroutants…
…Une impression rehaussée par un jeu de couleurs et de textures parfaitement maîtrisé, accentuant le côté artificiel et glacial de cette troublante promenade nocturne.

Un magnifique mais maléfique cauchemardesque conte onirique !

Les monstres de Mayuko, de Marie Caillou (ed. Dargaud).

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