De NCIS aux Experts officiant aux quatre coins de l’Amérique, la télé ne cesse de nous resservir à toutes les sauces cette police scientifique qui, du fond de ses beaux laboratoires high-tech, serait capable de résoudre n’importe quelle affaire sordide à partir d’un poil de cul ramassé sur une scène de crime ou d’un mot griffonné sur un mur.
Toute solution se cacherait donc forcément dans une double-hélice d’ADN ou un bouquin de Freud ?
Un gus en blouse ou un psy’ à pipe remplaceraient-ils si facilement les hommes de terrain ?
Et le flair, alors ? Et l’instinct ?
Avec Ghost, la collection Hostile Holster a choisi de faire la part belle à ces flics, les vrais, ces bonhommes qui enquêtent flingue à la main dans les bas-fonds les plus pourris de la ville. Ceux qui ne cherchent pas à trouver une explication logique derrière chaque corps abandonné par le tueur, mais qui essayent plutôt de penser comme lui, d’accorder leurs pulsions à celles du criminel, de le traquer comme un animal piste sa proie : à l’odeur…
…l’odeur du sang, l’odeur de la peur, l’odeur de la mort.
Un polar sombre et poisseux, servi par un trait brut, dur et charbonneux, où les ombres profondes et envahissantes enveloppent constamment les personnages et dévorent les visages, accentuant d’avantage encore le côté glacial et désespéré de ce récit où la mort rode en permanence, où les fantômes se mélangent aux vivants, où la folie l’emporte sur la raison…
Ghost, d’Andrea Mutti & Diego Cajelli (ed. Ankama / Hostile Holster).