Suite et fin du diptyque consacré à la troublante Milady de Winter, où l’on verra la belle se venger des hommes qu’ils l’ont rendu si venimeuse, se lier d’amitié à la douce Constance, ou encore dévoiler ses blessures et secrets les plus profonds…
…ah,oui, et éventuellement où l’on assistera au siège de la Rochelle !
Oui, « éventuellement », car vous l’aurez compris, le sujet de ce récit ne sera pas l’Aventure ou l’Histoire, mais bien les personnages et leurs états d’âme.
Un peu comme si Agnès Maupré offrait à sa Milady l’équivalent bédégraphique du traitement que Sofia Coppola réserva à sa Marie-Antoinette ; l’anachronisme et la pop culture en moins.
Et si dans ma critique du premier tome (click), je distinguais Agnès Maupré d’un Sfar ou d’un Dumas en arguant la sensibilité et la tendresse toute féminine qu’elle apportait à son œuvre – tant au niveau du dessin que de la réinterprétation des personnages -, je tiens néanmoins à ce que ne soit pas fait l’amalgame avec une simple œuvre féministe dénuée d’objectivité.
Loin du manichéisme de base, l’auteur donne naissance à des personnages nuancés et complexes, évitant le piège du « garçon = infâme bourreau » / « fille = innocente victime ».
Ainsi, si l’on comprend en ces pages comment Milady est devenu ce monstre sans cœur, on ne nous demandera jamais pour autant d’excuser ses actes dépourvus de toute morale.
Un second tome plus sombre pour une conclusion tragique, un diptyque tendre et cruel pour un portrait de femme au destin hors du commun, deux livres pointant intelligemment les forces et les faiblesses, les doutes et les convictions d’une âme née dans la souffrance… sans jamais la soumettre à un quelconque jugement.
Milady de Winter, Tome 2, d’Agnès Maupré (ed. Ankama).