« Cher Professeur PaKa,
J’ai vu en librairie une BD étrangement titrée Tu Mourras Moins Bête.
Si je la lis, serai-je réellement plus intelligente quand viendra le jour de ma mort ?
Bisous tout doux,
Lulu. »
Chère Lulu,
Tu Mourras Moins Bête est à la base un blog dessiné (très drôle) dans lequel (la très drôle) Marion Montaigne s’affuble d’une moustache pour répondre (de façon très drôle) à des (drôles de) questions d’ordre scientifique posées par d’imaginaires lecteurs.
Tu auras sûrement noté que dans la phrase précédente, j’ai habilement inséré quatre fois le mot « drôle ». Ceci n’est pas totalement innocent, car aussi subliminal mon message fut-il, je tenais absolument à imprégner dans ton cerveau avide de savoir le fait que cet album est extrêmement drôle. En effet, même si Marion se documente un maximum pour que les réponses qu’elle glisse dans la bouche de son Professeur Moustache soient on ne peut plus vraies, la bougresse saura truffer ses démonstrations de mille et un bons mots succulents et autant de désopilants running-gags, provoquant crises de fou-rire et décrochages de mâchoire chez le lecteur hilare.
D’autant que la demoiselle, maniant aussi bien le crayon que le verbe, illustrera lesdites démonstrations de manière diablement efficace, dans un style proche du dessin de presse, usant de quelques traits à peine pour aller droit à l’essentiel et faire mouche à chaque coup.
Enfin, peut-être auras-tu remarqué que le livre issu de ce blog était sous-titré « la science, c’est pas du cinéma », et ce, non parce que les laboratoires sont trop souvent dépourvus de distributeurs de pop-corn et de jeunes starlettes légèrement vêtues, mais plutôt car les notes reprises dans cet album s’attelleront à dénoncer, démonter, et disséquer les aberrations véhiculées par Hollywood et ses pontes à la vertu scientifique douteuse.
Donc, pour répondre à ta question, chère Lulu : non seulement en lisant ce livre tu mourras moins bête, mais, en plus, tu pourras fièrement te la raconter lors de tes soirées VHS avec tes potes en leur expliquant pourquoi il est tout bonnement impossible que cette DeLorean vole ou que Bruce Willis tienne son fusil à pompe de la sorte sans se retrouver avec le bras arraché par le recul hallucinant de l’arme.
Seul inconvénient de ce bouquin, si tu mourras moins bête, tu risques également de mourir plus jeune, car ne l’oublions pas, comme l’affirmait le Juge DeMort dans Roger Rabbit : « un jour, à force de rire, vous allez mourir de rire ! »
Tu mourras moins bête, de Marion Montaigne (ed. Ankama).
Armée de son dessin, à mi-chemin entre Raiser et Luz, et d’un solide sens du questionnement tous azimuts, Marion Montaigne prend son petit bâton de pèlerin de la science pour nous délivrer son message : « la science c’est pas du cinéma ! ». Elle aurait pu intituler son livre « La techno c’est pas de la rumba » ou « tiens voilà du boudin » mais cela aurait quelque peu dénaturé son propos et possiblement distrait le lecteur.
Forte de ce titre explicite, elle déroule une série de questionnements quasi-enfantins. Je défie cependant quiconque de ne pas s’être posé ce genre de questions il y moins d’un an. On citera : « Ou dois je tirer sur un corps pour qu’il survive à la balle ? » ; « Quand pourra on acheter des sabres lasers sur e-bay ? » ; « Pourquoi ne donne t’on pas de parachute dans les avions? ». Toute une série de situations cinématographiques sont traitées comme celle de la taille des silencieux sur les armes de précision ou de la pertinence médicale quand au fait de se recoudre soi même en pleine jungle après s’être pris une demi douzaine de balles de Kalachnikov. La série « Les experts » est passée au tamis et il ne reste de cette dernière qu’un divertissement parsemé d’erreurs voire d’aberrations scientifiques. Malgré l’humour et le ton bon enfant, on sort un peu piteux de la lecture de cet album, en se disant que cinéma et télévision nous on fait avaler bon nombre de couleuvres irrationnelles depuis notre naissance. Un livre salutaire en toute droite provenance de la blogosphère.
Lafigue
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bonjour, j’ai acheté le tome 2.Je visite le cimetière des cellules, les amours des lamproies n’ont plus de secrets pour moi, je saurai me reconvertir en araignée à la période du rut, faut tout prévoir !
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