
Première page. Dessus, des grandes et larges cases. Dedans, un somptueux château. Autour, une dense forêt. Cheminant entre les arbres, un majestueux lion, accompagné de deux belles demoiselles, totalement charmées par le brave et fier animal.



Pages suivantes, les cases se rétrécissent. Drastiquement. Dedans, David, le jeune et timide adolescent interprétant le majestueux lion pour le spectacle de son collège. A ses côtés, deux demoiselles passablement gênées et moqueuses de devoir jouer l’admiration envers le peu fier David. David, coincé dans ces petites cases étriquées. Autour de lui, dans ces espaces restreints, seuls quelques bouts de personnages et des bribes de dialogues peinant à trouver leur place. Des personnages qui restent en dehors de sa vie, des conversations auxquelles il ne prend pas part.



Coincé entre deux mondes, David cherche son équilibre sur le fil de l’adolescence, funambule vacillant entre l’arrogance de l’Adulte et la simplicité de l’Enfant. Attiré comme un papillon par la lumière vers l’un, il peine pourtant à s’extraire du cocon de l’autre. David quittera-t-il cette enfance aussi réconfortante qu’ennuyante ? Osera-t-il franchir le pas vers cette adolescence aussi attirante qu’effrayante ? Le frêle chaton moqué par ses camarades deviendra-t-il le flamboyant lion respecté de tous ? Sa vie jusqu’alors découpée en petites cases s’illustrera-t-elle enfin en pleine page ?
Au fil des cases, au fil des pages, Jon McNaught nous propose une tranche de vie contemplative, le lecteur – en spectateur discret – assistant aux luttes qui se jouent sous les masques de l’être et du devenir.

Hors scène, de Jon McNaught (Ed. Dargaud)