Dans le folklore wallon, la macrale est la sorcière responsable de nombre de malheurs, notamment de la venue de l’hiver. Le titre expose ainsi tant le lieu que la saison qui seront le théâtre des évènements de l’histoire.
L’ambiance mystique et les protagonistes ne manqueront pas d’évoquer le thriller médiéval le Nom de la rose : un jeune clerc idéaliste se joint à la quête d’un moine bourru, quête qui se muera au fil du récit en un véritable chemin de croix.
Le trait simple et efficace – non sans rappeler les grandes heures de la collec’ Poisson Pilote – laisse parler des couleurs qui appellent au monde du spirituel et des maléfices. Les camaïeux de gris et ocres emportent le lecteur dans un hiver lourd de superstitions funestes, traques sanglantes et reliques mystérieuses.
Dans un monde à la bascule, les époques se heurtent et les persécuteurs deviennent persécutés. Entre révolutionnaires sans visage, sorcières vengeresses et religion agonisante, les idéaux s’entredéchirent.
A la poursuite de rédemption, foi ou vengeance, des camps que tout oppose sont mus par une même violence primitive, la loi du sang, celle du Talion…
Macrales et corbeau, de Ghi (Ed. Glénat)