« Il doit pas se laver très souvent… »
« Il paraitrait qu’il a fait de la prison, ou quelque chose comme ça ! »
« On raconte qu’il vit comme sa suite à des ennuis avec les impôts… »
« Mon voisin dit que c’est un ancien barbouze, que ça aurait tourné au vinaigre, alors il serait venu par ici pour se faire oublier… »
« Cet homme-là, c’est un ours ! »
Dans le village, personne ne sait vraiment qui est ce vieux sauvageon de Mario. Faut dire, aussi, que le Mario, il est pas bien locace, et que, de toute façon, bien rares sont les occasions auxquelles il passe au village… préférant vivre seul et tranquillou en pleine montagne, se contentant de son vieux cabanon et de ce que lui fournit la nature, entre chasse et cueillette.
Pourtant, lorsqu’il reçoit un message lui annonçant la mort de « Harpo », le Mario ne réfléchira pas longtemps avant de quitter son cabanon et de reprendre la route.
De là, un peu à l’instar du film de David Lynch, Une histoire vraie, dans lequel un petit vieux traverse plusieurs états d’Amérique sur sa tondeuse à gazon pour rendre visite à son frère auquel il ne parle plus depuis 10 ans, Pierre Maurel nous offre un joli « road movie à pied », au rythme lent prêtant à la réflexion et l’introspection. Ainsi, au fil du chemin autant qu’au fil de ses souvenirs – de son enfance en Calabre à son exil forcé en France en passant par ces années d’activismes dans les groupuscules d’extrême gauche – nous découvrirons l’être sensible et altruiste, plein de belles valeurs et ô combien engagé qui se cache sous la carapace de ce vieux bourru de Mario.
Un récit doux-amer et touchant, qui nous pousse à réfléchie sur la condition humaine, les dérives de notre société… et la place de l’humain au sein de notre société !
L’arme à gauche, de Pierre Maurel (Ed. Glénat)