Quand y en a plus, y en a hardcore !
La saison deux de Doggybags poursuit son macabre chemin avec la publication ces jours-ci de son 16ème numéro, un poil moins sur la déconne et beaucoup plus ancrée dans notre putain de réalité !
D’ailleurs, pour l’aspect plus sérieux, on notera que les fausses pubs pour des articles complètement WTF en VPC ont tout bonnement disparu pour laisser plus de place aux dossiers, très poussés et documentés, et apportant un complément d’autant plus intéressant à l’histoire à laquelle ils sont liés.
Pour les thèmes, seul le premier se parera d’une touche de fantastique en suivant une armée privée débarquée en Afrique moins pour y gérer les conflits que pour en tirer profit, et qui malgré leur artillerie – aussi lourde soit-elle – trouvera bien du fil à retordre face à des autochtones rendus imperméables aux balles grâce à d’ancestraux rite mystiques… et sanglants !
Les deux autres histoires joueront, elles, une carte plus réaliste en s’accaparant deux sombres faits divers ayant défrayé la chronique, mais leur apporteront une singularité toute particulière via le choix de leur narrateur.
Dans Real Socioptath, si l’on revoit le récit de ce mari ayant sauvagement assassiné l’homme qu’il a surpris en train d’agresser sa femme, en le revivant via les yeux du mari en question, nous ressentirons au mieux les sentiments qui l’habitaient à ce moment précis… tout en vérifiant une nouvelle fois que les apparences peuvent parfois s’avérer bien trompeuses !
Un décalage de point de vue des plus intéressants également dans Tool, enfin, où la question de la libre circulation des armes aux USA sera abordée en suivant la cavale violente et meurtrière de deux frangins… vue via l’œil (le canon ?) de leur AK47, M16 et autres guns en tout genre à qui les auteurs donnent ici l’occasion de s’exprimer en tant que véritables personnages centraux de l’histoire !
Un peu moins de déconnade et de fantastique, donc, mais un très intéressant complément d’info’ fort à propos, toujours autant de rage et de violence, un surcroit de haine et de folie humaine, le tout servi une nouvelle fois dans un écrin aux p’tits oignons (émincés à la machette) qui claque la rétine autant que ce qu’il contient !
Doggybags #16, de Run, Ké Clero, Mud, Evin, El Puerto & Tomeus (Ed. Ankama – Label 619)