En classe verte en Louisiane, une bande d’ados crapahutent dans le bayou et râlounent à cause de la chaleur, de l’humidité et des moustiques, mais ils sont pourtant bien loin d’imaginer ce qui les attend. De retour à la civilisation, ils réalisent bien vite qu’il n’en reste plus grand-chose, de la civilisation ! Une ville totalement désertée les attend, plus une seule âme qui vive et au sol, des milliers de tracts convoquant la population à une vaste campagne de vaccination obligatoire…
De là, tout s’enchaîne : alors qu’ils récupèrent leur bus scolaire pour tenter de rentrer chez eux, ils tombent rapidement sur un embouteillage monstre créé par un barrage de police, un homme tentant de résister à une arrestation est froidement abattu sous leurs yeux, et avant qu’ils n’aient le temps de comprendre ce qu’il se passe, un des leurs, souffrant, est embarqué par les militaires pour être placé en quarantaine, soupçonné d’avoir contracté « le virus » !
Bien décidés à ne pas abandonner leur amis, une poignée d’ados s’infiltrent dans l’hôpital où il est retenu est découvrent la terrible vérité : leur pote, comme des centaines – milliers ? millions ? – d’autres à travers le pays, est touché par un terrible virus répliquant les séquences ADN de ce que la nature à fait de de plus dangereux dans le règne animal et végétal, transformant la population en monstres à la peau solide comme l’écorce des arbres et aussi féroces que le plus sauvage des animaux.
S’ensuit alors un récit à la croisée de Walking Dead du Phénomènes de M. Night Shyamalan, où nous suivrons notre petite bande d’ado’ contraints de se battre dans un monde dangereux, non seulement contre les monstres végétaux mais aussi contre les hommes, qu’il s’agisse de ceux dont l’apocalypse a révélé les pires instincts, prêts à toutes les infamies pour survivre ; les militaires bien décidés à éliminer leur pote contaminé malgré la part d’humanité qu’il semble garder en lui ; ou encore les mercenaires à la solde d’un mystérieux prédicateur persuadé que leur ami mutant est la clé permettant de maîtriser et contrôler les monstres toujours plus nombreux !
Un récit au rythme endiablé, où les événements s’enchaînent à vitesse grand V, servi de manière impressionnante par David Tako dont on sent les influences venues aussi bien du franco-belge que du manga ou du comics, parfaitement digérées pour un style des plus efficaces, offrant des perso’ hyper-expressifs et des scènes au dynamisme fou grâce à un découpage, des cadrages et des effets apportant une sensation de mouvement et de vitesse hallucinante !
Mention spéciale pour le travail sur les couleurs, particulièrement sur les ciels, les ambiances et les jeux d’ombres et de lumières de toute beauté !
Même si le côté teen parfois un peu cliché peut légèrement agacer par son côté « je suis un rebelle / toujours vénère / à fleur de peau », on retiendra tout de même la belle osmose qui finit par naitre dans le groupe d’ado’, l’habile retranscription du danger permanent qui les guette, l’originalité apportée par l’aspect thriller écologique / monstre végétaux – pas évidente sur le thème maintes fois rabâché de la propagation virale transformant l’homme en prédateur fou – mais aussi et surtout la jolie maîtrise dont ce jeune duo d’auteurs fait preuve dans sa narration, tant sur le rythme que sur le visuel aux petits oignons (contaminés) !
Green class, Tomes 1 & 2, de David Tako & Jérôme Hamon (Ed. Le Lombard)