– Séance de rattrapage –

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Que de beaux albums sortis cette année : un véritable tsunami par lequel la Rubrique-à-Brac s’est retrouvée littératurellement submergée !
Impossible de tout traiter, donc, mais voici tout de même un rapide retour sur quelques titres perdus sous les flots… mais à côté desquels il serait dommage de passer.

chro-asylum* Asylum, de Javier de Isusi (ed. Rackham) :

A l’heure où les migrants se retrouvent au cœur de toutes les querelles politiques ou sociales, victimes de la haine aveugle d’occidentaux égoïstes et sans cœur, voilà une saine lecture que cet Asylum.
Alternant les histoires et destins d’hommes et de femmes arrachés à leur pays pour fuir la guerre, l’esclavage, la prostitution ou l’homophobie, cet album explique que l’on est bien souvent migrants par obligation et non par choix, contraints d’abandonner tout ce que l’on possède – biens, familles, souvenirs – pour espérer seulement survivre.
Ce livre est tout bonnement un hymne à la tolérance, à l’amour, à la fraternité et au partage ; poignant et ô combien utile…
…un véritable contre-argument au flot de conneries que l’on entend malheureusement en ce moment !

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chro-couverture-au-fil-de-leausite* Au fil de l’eau, de Juan Diaz Canales (ed. Rue de Sèvres) :

On connaissait Juan Diaz Canales le scénariste grâce à la superbe série Blacksad, on découvre aujourd’hui Juan Diaz Canales dessinateur grâce à Au fil de l’eau – surprenant polar social mettant en scène des papys madrilènes – où le bonhomme se révèle en tant qu’auteur complet. Et si ses preuves de conteur ne sont plus à faire, ces pages laisseront également entrevoir de belles choses quant à son talent graphique qui dévoile ici de jolies prémices.

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chro-lucky* L’homme qui tua Lucky Luke, de Matthieu Bonhomme (ed. Dargaud) :

Afin de célébrer dignement les 70 ans du célèbre cow-boy franco-belge, les éditions Dargaud ont proposé à différents auteurs de le réinterpréter à leur sauce. Et si la relecture du drôlissime Bouzard nous promet de franches rigolades, celui de Matthieu Bonhomme opte pour un ton des plus sérieux, mettant en scène dès les premières cases la mort de celui qui tire pourtant plus vite que son ombre.
Osé, non ?
Et c’est pourtant cette audace, doublée d’une incroyable maîtrise graphique, qui fera de cet album un des Lucky Luke les plus originaux qui soient, un western tout bonnement génial… mais aussi et surtout un fabuleux hommage à Morris tant il en reprend tous les codes et gimmicks, jusqu’à cette fameuse palette de couleurs totalement folle qui nous ravissait la rétine lorsqu’on était gamins !

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chro-boucherie* La boucherie, de Bastien Vivès (ed. Warum) :

Dans le cadre des rééditions des grands titres ayant fait la gloire et la fierté des éditions Warum lors de leurs onze premières années, c’est avec un immense plaisir que nous relirons les débuts de la star mondiale et multimédia qu’est devenue Bastien Vivès. Une histoire d’amour à la fois absurde et touchante, délicieusement intime et pourtant tellement universelle, pour laquelle il adoptait déjà ce trait libre et habité, délicat et sensuel, qui nous envoute encore aujourd’hui…

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chro-zep* Un bruit étrange et beau, de Zep (ed. Rue de Sèvres) :

Si Zep avait su vous séduire par le ton sérieux et le trait réaliste de son fort bel album Une histoire d’hommes, sûrement tomberez-vous sous le charme d’Un bruit étrange et beau, son nouvel essai philophosico-romantique au rythme lent et contemplatif superbement servi pas un dessin à la fois fin, élégant et subtile, sublimé par une superbe mise en couleur toute en nuances…

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chro-bots* B.O.T.S, de Steve Baker & Aurélien Ducoudray (ed. Ankama) :

« Encore du Ducoudray ?! », me direz-vous.
« J’avoue, vous répondrai-je, mais, c’est tellement bon : pourquoi s’en priver ? »
D’autant que si j’insiste régulièrement sur son incroyable capacité à raconter les gens, ici, il n’y en a point, de gens… et c’est bien là le problème : sur ce monde ravagé par la guerre, plus une trace de vie, seuls les robots subsistent !
Et pourtant, le malin duo d’auteurs saura les humaniser à la perfection, tant par leurs caractères, leur bagou, leur environnement, leur mode de vie ou leurs préoccupations, que par les mille expressions que leur offrira Steve Baker du bout de ses crayons, insufflant ainsi une âme à ces êtres de fer et de vis.
Et si en plus je vous dis que cette aventure est drôle, captivante, bourrée de références et de clins d’œil succulents ; encore une fois : pourquoi se priver ?

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PS : La photo en début d’article a été prise chez Comics Records, super-librairie où le super-patron saura vous donner de super-conseils…!

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