Affreux, sales et méchants…
Si ces trois mots servaient de titre au film où Ettore Scola dépeignait avec cynisme et humour une famille italienne vulgaire, amorale, et perverse, ce sont également ces mots qui me viennent à l’esprit lorsque je lis Glory Owl.
Ceci-dit, avec un titre à pareille consonance, on aurait pu s’en douter : après tout, un « glory hole » ne désigne-t-il pas un trou dans une cloison à travers lequel on reçoit une fellation d’une parfaite inconnue !?
Immonde, dites-vous ?
Peut-être serait-ce également ce que vous vous écrierez à la lecture de ce bouquin, héhé !
En effet, vous ne devrez pas avoir froid aux yeux en vous plongeant en ces pages, le trio d’auteurs aux commandes s’amusant comme des fous à se vautrer dans ce que la nature humaine à engendrer de pire, tout en n’oubliant jamais de souiller au passage ce que l’on aime à considérer comme sacré !
Dans de courts strips de une à quatre cases, l’on traitera, en vrac, de cancer, de pédophilie, de jeunes enfants innocents, de leucémie, de racisme, du père noël, de suicide, de meurtre, de petits chatons mignons, de viol, de Dieu, d’inceste, du sida, de scatophilie…
…comment ça, vous avez du mal à saisir le lien entre tous ces thèmes ?
Imaginez le pire, et vous vous approcherez peut-être de ce qui peut germer de ces cerveaux dérangés !
Pourtant, le doute m’habite : devrait-on voir derrière cette avalanche de dessins immoraux un quelconque message engagé dénonçant les dérives de notre société contemporaine ?
Le doute, ma bite ! Pas de message ni de revendication, si ce n’est celle de s’en payer une bonne tranche entre sales gosses irrespectueux à souhait !
Affreux, sales et méchants, donc, mais putain de drôles, assurément !
Alors si vous voulez vous taper un bon gros plaisir régressif des familles, torchez-vous avec la bienséance et laissez-vous aspirer par ce subversif mais jouissif glory hole… oups, Glory Owl !!
Glory Owl (2 Tomes), de Gad, Mandrill Johnson, Megäboy, JJ Charogne & Bathroom Quest (ed. Même Pas Mal).