* Pour ceux ayant manqué le début : présentation de la série, ici.
Il y a des a séries, qui avec le temps, s’essoufflent tel un kloug aux marrons, et d’autres qui créent une sensation de manque entre deux épisodes ou par anticipation d’une fin d’annoncée… Uchronie(s) est une de celles-là.
Corbeyran, épaulé par un trio de dessinateurs hors pair – Otero, Morinière, Defali – nous livre le dernier tome de chaque univers (New Moscow, New Beijing , & New Delhi) et nous laisse ainsi dans la peau de l’enfant attendant Noël devant son calendrier de l’avent… ou dans notre cas, la sortie de l’épilogue clôturant la seconde saison.
Les crossovers entre univers se multiplient et donnent le tournis, amenant davantage de nouvelles interrogations, et nous rapprochant encore plus de chaque protagoniste pour les accompagner vers un feu d’artifice final qui s’annonce flamboyant !
Les univers parallèles – qui se rencontrent par le passage de certains personnages d’un monde à l’autre – sont tous confrontés aux mêmes problèmes autour de l’exploitation de la fusion noire et de la possibilité de voyager à travers les ces différents mondes : ce qui pourrait être une source de bonheur et de bien être, comme pensé initialement dans New Delhi, se retrouve perverti par les autorités plus ou moins totalitaires.
Les abus de pouvoir du haut de la pyramide (Katherine III, ministre de l’intérieur, ministre du budget Kundan) jusqu’aux petits échelons (gardien de prison, infirmière, surveillant vidéo), brisent des vies de ceux qui s’écartent du système (Lo-Shen/Chih-Nii, Dhaval/Lakshmi, Paskevitch/Roksana) comme de ceux qui le combattent (Zach, Abha, et Yakov).
Cependant, si les protagonistes sont davantage perdus dans leur propre monde que dans celui dans lequel ils se déplacent, tout n’est finalement pas si sombre : une lueur d’espoir reste malgré tout de mise par la volonté des principaux personnages à ne pas finir écraser par le système, à ne pas se voir dicter leur vie amoureuse et/ou professionnelle par des règles et des cerbères dénués de cœur.
Sans sombrer dans le pathos ou poursuivre une utopie totale, le libre arbitre de chacun laisse place à l’espoir… mince, certes, mais qui existe malgré tout.
Reste à voir comment celui-ci sera exploité dans l’épilogue…
Uchronie(s), Tome(s) 3 (New Moscow, New Beijing, & New Delhi), de Corbeyran, Otero, Morinière, & Defali (Ed. Glénat).