S.G.F. Spruyt, nom incontournable de la Bande Dessinée, grand magnat disposant du monopole du marché, de la création du produit jusqu’à sa distribution.
Oui, oui : du « produit », car ne nous leurrons pas, à ce niveau là, c’est n’est plus de neuvième art dont il est question, mais bien de consommation de masse !
Ayant vendu son âme au diable, le jeune dessinateur s’est mué en un véritable industriel sans aucun scrupule, prêt à exploiter de jeunes orphelins et écraser violemment toute forme de concurrence – sur la Terre comme au Ciel – afin de s’imposer comme le seul, l’unique, et l’omnipotent Dieu de la Narration Séquentielle !
L’incroyable histoire de cet homme aussi ambitieux qu’abject, bien heureusement, n’est que fiction, mais à travers cette biographie fantasmée, l’auteur s’évertue à dénoncer les travers, malheureusement, bien réels du monde de l’édition.
Un pamphlet qui n’est pas sans rappeler le génial Monsieur Ferraille de Winshluss & Cizo, tant par le ton que par l’approche visuelle, piochant aussi bien dans les comics old school des années 50 que dans la BD indé’ qui fleure bon le vieux fanzine… sans oublier la classique franco-belge de papa, pour mieux la dégommer, elle, mais aussi et surtout ceux qui ont font leurs choux gras !
Un livre sarcastique, cynique et caustique, doté d’un second degré qui dénonce, qui dégomme, et qui dézingue, donc… mais également d’un putain de premier degré trash et brutal qui désopile tout autant !
S.G.F., de Simon Spruyt (ed. Même Pas Mal).